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« Le Totem du Loup », symbole du nationalisme agressif de Pékin, allume des contrefeux en Asie du Sud-Est

La fascination du public chinois pour le roman Le Totem du Loup de Lü Jiamin alias Jiang Rong, paru en 2004 traduit la frustration ancienne enracinée dans la conviction que la pensée traditionnelle chinoise est un handicap dans la compétition avec l’Occident.


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Avec une confiance inébranlable dans la légitimité de ses intrusions dans les ZEE de tous les riverains, insensible aux protestations, méprisant l’arbitrage de la cour de La Haye (lire : Arbitrage de la Cour de La Haye. Tensions et perspectives d’apaisement.), Pékin poursuit sans faiblir ses stratégies de pressions pour affirmer sa souveraineté en mer de Chine du sud, y compris de manière violente, dans la nuit du 2 au 3 avril dernier, quand un de ses garde-côtes a coulé un chalutier vietnamien dans les parages des Paracels que la Chine avait occupés de vive force en 1974.

Pour mesurer le contexte tendu de la relation sino-vietnamienne, lire : Querelles sino-vietnamiennes. Rivalités des frères ennemis et enjeu global et Explosion de violences anti-chinoises au Vietnam.

Les démonstrations de puissance sont l’œuvre des grands garde-côtes blancs à coque d’acier construits pour rester à flot après une collision frontale avec des pêcheurs. Ils évoluent en deuxième échelon derrière des flottilles paramilitaires à coques bleues, chalutiers factices et premières vagues d’assaut de l’offensive chinoise.

Systématiquement surveillées à distance par un navire de combat de la marine nationale, ces intimidations entretiennent une tension qui n’a jamais de cesse.

En même temps, imperturbable, exprimant sa tentation impériale, Pékin a, citant 80 nouvelles localisations géographiques précises, élargi son autorité souveraine en mer de Chine du sud.

A cet effet, le régime a, en contradiction obstinée avec l’arbitrage de la cour de La Haye de 2016, attribué aux archipels des Paracels et des Spratlys, la qualité de « districts administratifs chinois », alors même qu’ils sont toujours réclamés, le 1er par Hanoï et le 2e, encore par Hanoï, cette fois rejoint par Kuala-Lumpur, Manille, Brunei et Taïwan.

Sur 9 ilots des Spratlys, les revendications des Philippines sont physiquement exprimées par des ouvrages bétonnés faisant pièce aux élargissements chinois sur 8 autres emprises. Ces derniers, devenus des points d’appui militaires avec piste d’aviation où se posent des avions de chasse, servent désormais de base arrière à la marine de l’APL.

A distance de tir, les navires de guerre chinois surveillent et protègent les harcèlements conduits par les garde-côtes et les flottilles de centaines bateaux de pêche factices opérant dans les ZEE des riverains pour affirmer la souveraineté chinoise à l’intérieur de la « ligne en 9 traits », pourtant réfutée par l’arbitrage de la cour de La Haye.

Par ces opérations Pékin entend nier à tous les riverains le droit d’effectuer des recherches et des forages dans l’espace marin de leur propre zone économique, sans l’accord et la participation souveraine de la Chine.

Plus encore, à l’étage au-dessus, les pressions chinoises exercées sur les négociations pour un « Code de conduite » en mer de Chine du sud, visent à établir une règle excluant de la zone, non seulement les manœuvres navales américaines, mais également les compagnies de forage étrangères à la région. Lire le détail de cette manœuvre diplomatique : En mer de Chine du sud, les limites de la flibuste impériale chinoise.


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