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Une logique financière imparable.
A ceux qui s’interrogent sur les raisons de ces contradictions, la presse officielle chinoise a récemment apporté des réponses argumentées qui en disent long sur l’appréciation chinoise des risques qui pointent à l’horizon et sur la manière dont Pékin considère les Etats-Unis. Dans un éditorial en ligne en date du 19 août dernier, le Quotidien du Peuple expliquait d’abord qu’à l’heure où se profilent de nouveaux risques financiers majeurs, les investisseurs attachaient beaucoup plus d’importance à la sécurité de leurs actifs qu’à leur rentabilité.
Ceci étant posé, tout le reste de l’article visait à démontrer que, tout bien pesé, les bons du trésor américains étaient encore le placement le plus sûr. L’or pourrait offrir des garanties, mais les disponibilités étaient largement insuffisantes pour la quantité de capitaux à la recherche d’un refuge. On pouvait aussi constituer des stocks de ressources sensibles mais, outre que les accumulations feraient monter les prix, ce qui aggraverait la tendance inflationniste en Chine, « leur marché avait été financiarisé et ne présentait aucune garantie ».
Poursuivant sa démonstration l’article ajoutait qu’en réalité, si une crise financière survenait, la probabilité la plus grande serait que les 16 000 à 17 000 Mds de $ de capitaux spéculatifs qui circulent dans le monde chercheront refuge en achetant la dette la moins exposée. Or, ajoutait le Quotidien du Peuple, ni le Yen ni l’Euro n’offraient une assurance comparable à celle du Dollar américain, dont la force reposait sur la stabilité du système politique, la qualité de l’éducation et la vitalité de l’innovation technologique.
« Mesurée à ces standards, la devise américaine reste à l’évidence la plus sûre. S’il est vrai qu’elle se déprécie, il n’en reste pas moins qu’aucune autre monnaie ne peut lui être comparée ».
Pour l’auteur, il en résultait que, plus la situation financière mondiale deviendrait volatile, plus la dette américaine et les investissements aux Etats-Unis seraient considérés comme des recours sûrs. Ceci expliquait largement pourquoi la Chine avait augmenté ses achats de bons du trésor américains.