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›› Editorial

Lune de miel entre Londres et Pékin. Le faste monarchique au service du pragmatisme

NOTE de CONTEXTE

Accords passés avec Londres

Evolution du flux des investissements chinois en Europe depuis 2000 (en milliers de $). L’accélération date de 2011 où le flux est passé de 2 Mds de $ à 11 Mds. En 2014, année record, il était de 18 Mds de $. En 2014, le stock total des investissements chinois en Europe atteignait 60 Mds de $. Le chiffre n’est qu’une faible proportion du total des IDE dirigés vers l’Europe. En 2012, le stock des investissements étrangers en Europe, venant des pays extra-européen (Eurostat) était de 4400 Ms de $. » (Source rapport Backer&McKenzie et Rhodium Group).

Au cours de son séjour, Xi Jinping a présidé à la signature de contrats d’affaires pour une valeur totale de 62 Mds de $, dont plus de 50% sont concentrés dans 3 secteurs au centre des priorités économiques et sociales chinoises : l’énergie, les finances et la santé (système hospitalier, coût des médicaments, formations des personnels de santé), à quoi s’ajoutent les moteurs d’avions, les croisières et les véhicules propres. Dans le même temps Xi Jinping et David Cameron ont signé un accord condamnant le vol de secrets industriels par les intrusions informatiques.

Pétrole et gaz : 18,5 Mds d’accords dans les secteurs du pétrole et du gaz, avec en particulier la signature le 21 octobre par BP d’un accord de 10 Mds de $ pour la livraison sur 20 ans à Huadian (华能集团), n°1 de l’énergie en Chine, d’1 million de tonnes de gaz liquide par an.

Nucléaire : (En cours depuis 2013) 9,2 Mds de $ d’investissements dans le projet franco-chinois de 2 EP3 de 1650 MW sur le site de Hincley Point avec EDF, AREVA (fabricant les réacteurs), China Guangdong Nuclear Power Group (CGN) et China National Nuclear Corporation).

Bateaux de croisière : Un contrat de 4 Mds de $ signé en JV entre le britannique Carnival Corp et 2 chantiers navals publics chinois dont le n°1 CSSC (中国航舶工业集团) pour construire sur 25 ans une nouvelle série de bateaux de croisière qui équiperont un nouvel opérateur sino-britannique destiné à répondre à la demande chinoise estimée à plus de 11 Mds de $ pour 2018. 60% du capital de la JV sera contrôlé par les opérateurs et financiers chinois. Carnival Corp opère déjà en Chine avec les croisières Costa et Princess.

Santé : Annoncés par le gouvernement britannique, 3 Mds de $ d’accords commerciaux et de coopération avec des sociétés et des universités britanniques pour des ventes d’équipements médicaux, la construction d’hôpitaux, la formation de médecins et de personnels de santé en coopération avec diverses organisations et universités en Chine.

Création d’un centre financier à Londres : Le groupe financier CITIC associé à l’opérateur Chinois Advanced Business Park (ABP) - en chinois 总部 基地 zongbujidi – construiront un nouveau centre d’affaires sur le site de l’ancien quai de Royal Albert Dock. Coût total du projet 2,6 Mds de $. Ce projet pourrait être suivi d’autres investissements immobiliers à Londres.

Aéronautique : Rolls Royce a signé un accord de 2,4 Mds de $ portant sur les services et les moteurs d’avion avec le groupe HNA, géant tentaculaire dont les activités vont des services financiers au tourisme et à l’immobilier en passant par l’aéronautique et le contrôle de Hainan Airlines, Tianjin Airlines et Capital Airlines (72 millions de passagers annuels). L’accord prévoit la motorisation de 44 Airbus A 330 commandés par HNA, l’entretien des moteurs TRENT équipant déjà 20 Airbus A 330 et A 350-900.

Parc d’attraction : Legoland envisage d’ouvrir un parc à Shanghai en une JV de 300 Millions de $ avec le britannique Merlin Entertainment.

Automobile : Aston Martin a signé un contrat de 77 Millions de $ avec China Equity (société d’investissements) pour développer une version sport de véhicule électrique et lancer une nouvelle série de voitures taxis propres.

Point sur les investissements chinois en Europe.

Selon un rapport établi en février 2015 par les sociétés de recherche Backer&McKenzie et Rhodium Group, les investissements chinois en Europe ont atteint un record en 2014 avec un total de 18 Mds de $ et 153 transactions. Depuis 2004, le rythme moyen des investissements chinois est de 1,8 Mds par an, avec une accélération brutale à partir de 2011 au rythme de 10 Mds/an et un doublement entre 2013 (qui avait connu un recul) et 2014.

En 2014, les cibles prioritaires ont été le Royaume Uni, l’Italie, les Pays Bas, le Portugal et l’Allemagne dans les secteurs de l’agroalimentaire, de l’énergie, des finances et de l’immobilier. Même si les secteurs traditionnels de l’énergie, de l’automobile et de l’immobilier tiennent le haut du pavé, la tendance signale un début de diversification des secteurs et des cibles pays.

Depuis 2000 et sans compter les derniers accords avec le RU, les secteurs cibles ont été l’énergie (17 Mds de $), l’automobile (7,7 Mds de $), l’agriculture (6,9 Mds de $), l’immobilier (6,4 Mds de $), les équipements industriels (5,3 Mds de $) et les nouvelles technologies de l’information (3,5 Mds de $).

Les nouveaux secteurs sont l’écologie (R&D en Scandinavie), le conditionnement alimentaire (France), les machines outils (Allemagne). Tandis qu’on notait une baisse relative des investissements dans l’énergie en 2013 et 2014 (qui ne durera pas), les secteurs plus anciens (immobilier, automobile, chimie, centres de stockage, transports) connaissent un regain, tandis qu’apparaissent des investissements nouveaux dans la finance et le tourisme.

Autre évolution, à côté de la persistance des F&A supérieures à 1 Mds de $, la nouvelle tendance des investisseurs privés chinois est de cibler les PME, y compris par des prises de participation minoritaires dont l’objectif est la quête de qualité technologique pour les industriels et l’expérience financière pour les investisseurs.

Depuis 2000, le stock des investissements chinois se concentre en priorité au Royaume Uni (16 Mds de $), en Allemagne (8,4 Mds de $), en France (8 Mds de $), au Portugal (6,7 Mds de $), en Italie (5,6 Mds de $), aux Pays-Bas (4 Mds de $), en Hongrie (2,6 Mds de $), en Suède (2Mds de $), en Espagne (1,5Mds de $) et Belgique (1,2 Mds de $).

Par ailleurs s’il est vrai que les investisseurs chinois cherchent clairement des opportunités dans les secteurs en difficultés, ils voient aussi des avantages à investir dans les pays stables qui ont de solides relations avec le marché chinois, qu’il s’agisse du commerce ou du tourisme, avec, en arrière pensée un, pari de long terme sur l’Europe.

Enfin, pour remettre ces données en perspective, le stock des investissements chinois en France représente moins de 1% du stock total des investissements étrangers en France évalué à 1000 Mds de $ par le Trésor public. Avec comme premiers pays d’origine en 2014 les États-Unis, l’Allemagne, le Royaume Uni, l’Italie et le Japon.


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