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Ouverture des banques chinoises : parcours d’obstacles difficile pour les banques étrangères

Bien sûr, les mentalités évoluent vers plus de rationalité économique, mais pour beaucoup en Chine, un projet dont les finances passent au rouge, mais qui permet de préserver l’emploi local, reste encore un bon projet qui mérite d’être financé, même à perte. D’où la renaissance récurrente des dettes non recouvrables, soulignée par les autorités chinoises elles-mêmes (Mme Wu Xiaoling, gouverneur adjoint de la Banque de Chine), en dépit des redressements qui ont déjà englouti des sommes considérables.

Quoi qu’il en soit, l’accès au marché financier chinois restera une course d’obstacles difficile, notamment pour celles des banques étrangères ne disposant pas d’une solide expérience de la région. D’abord, considérant la sensibilité du secteur, l’Etat chinois, qui prend cependant soin de rester « dans les clous de l’OMC », a installé des obstacles financiers importants (limitation des investissements pour un seul acteur, augmentation des règles prudentielles, restriction sur le montant des opérations possibles), interdisant à la fois la prise de contrôle des banques par un seul opérateur (dont la part est limitée à 20%), et encadrant de manière serrée le développement des réseaux de succursales sur le territoire chinois.

Les surenchères mentionnées plus haut et les contraintes mises en place par le gouvernement central expliquent l’énormité des sommes mises en jeu par ceux des étrangers qui, malgré tout, tentent de prendre les Chinois au mot de l’ouverture. Certains on quelques longueurs d’avance : c’est le cas, entre autres, de la Bank of America, déjà citée - et dont plusieurs experts conseillent le gouvernement chinois -, de la Britannique Standard Chartered, (11 implantations en Chine, dont une à Shenzhen depuis 1986) ou de la Bank of East Asia née à Hong-Kong en 1918, qui annonce l’ouverture de plusieurs dizaines de succursales.

Il reste qu’à ce jour, la stratégie d’accès au marché par les banques étrangères privilégiée par Pékin est celle d’une prise de participation minoritaire dans une banque locale, disposant d’un large réseau de succursales. Le schéma d’entrée en solitaire, sans partenariat chinois n’est pas impossible, mais présente des risques élevés. Un autre obstacle est l’inquiétude des banques chinoises elles-mêmes qui connaissent leurs faiblesses dans ce secteur bien plus sophistiqué que la production industrielle, où la Chine excelle.

Enfin la dernière raison qui fait douter de l’expansion en Chine des banques étrangères à court et moyen terme est la complexité et la dimension même du marché, une démesure qui défie les volumes exorbitants des prises de participation étrangères : La mission économique française de Pékin estime que, malgré les engagements massifs étrangers enregistrés depuis 2004, les banques étrangères n’ont, à ce jour, eut accès qu’à 2% du marché et ne disposent que de 10% des actifs bancaires chinois. Une situation qui interdit aux banques étrangères d’influencer le fonctionnement des banques chinoises.

Il est vrai que la seule Banque de l’Industrie et du Commerce de Chine (ICBC) compte 360 000 salariés et 19 000 succursales, 150 millions de clients particuliers, dont 2,5 millions d’entreprises et a, en 2005, distribué 15,4% de l’ensemble du crédit accordé en Chine. Son introduction en bourse, simultanément sur les places de Hong-Kong et Shanghai en octobre 2006, avait permis de lever la somme record de 22 milliards de dollars. Les observateurs attentifs avaient cependant noté que les performances réalisées à Shanghai avaient été moins brillantes qu’à Hong-Kong, comme si les Chinois de l’intérieur faisaient moins confiance aux banques d’Etat chinoises que les étrangers.


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