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Pekin met l’embargo sur le charbon nord-coréen. Décryptage

NOTE de CONTEXTE.

L’assassinat de Kim Jong Nam.

Le 22 février, sous le titre « La mort de Kim Jung Nam, un polard géopolitique », le New-York Times a fait le point des éléments connus autour du meurtre du demi-frère de Kim Jung Un à Kuala Lumpur.

Les faits.

Le 13 février, deux jeunes femmes ont agressé Kim Jung-nam qui attendait un vol à l’aéoroport de Kuala Lumpur. Après lui avoir appliqué un liquide toxique sur le visage, elles ont tenté de fuir avant d’être interpellées par la police. Kim Jung-nam est décédé quelques minutes plus tard dans l’ambulance qui le conduisait à l’hôpital.

Peu après, la police malaisienne laissait entendre que le meurtre avait commandité et organisé par Pyongyang . Aussitôt surgirent les spéculations que Kim Jong-nam avait été assassiné pour l’écarter de la succession, en même temps que surgissait floraison de rumeurs relayées par le net où étaient postées les vidéos de surveillance montrant le déroulement de l’assassinat.

Le 22 février, Khalid Abu Bakar, chef de la police malaisienne, précisait qu’un diplomate de haut rang nord-coréen et un agent de la compagnie nationale nord-coréenne Air Koryo avaient été convoqués pour interrogatoire, tandis que la surveillance de la morgue où repose la dépouille de Kim Jung-nam, avait été renforcée après une tentative d’intrusion.

Alors que la police malaisienne n’a donné aucune indication sur la substance chimique à l’origine du décès, la Corée du nord qui nie toute implication et exprime des doutes sur la culpabilité des deux suspectes dont elle exige la libération, réclame qu’on lui restitue la dépouille de Kim Jung-nam.

Kim Jong-nam, « une cible » déjà ancienne.

Selon les services secrets sud-coréens, Kim Jung-nam, candidat préféré (faute de mieux) de Pékin à la succession de Kim Jong-un en cas de crise grave à Pyongyang, figurait depuis longtemps sur la liste des personnes à éliminer par la Corée du nord. Les deux suspectes Doan Thi Huong, 28 ans originaire du Vietnam et Siti Aisyah, 25 ans, indonésienne, auraient été formées par 4 agents aujourd’hui exfiltrés. En 2010, Kim Jung-nam aurait déjà été visé par un agent nord-coréen basé en Chine où ce dernier attendait sa cible qu’il devait éliminer dans un simulacre d’accident de voiture.

Après l’échec de l’assassinat en Chine - Kim ayant annulé son voyage - une autre tentative aurait été organisée en 2012, à la suite de quoi Kim Jung-nam avait supplié son demi-frère de cesser de le harceler.

Kim Jung-nam avait été écarté de la succession depuis les années 70, quand Kim Jong-il son père s’était séparé de sa mère. Depuis, il vivait une existence semi-nomade de play-boy privilégié, bénéficiant des subsisdes versés par son père, avec deux points fixes à Macao et Kuala Lumpur où était en poste le neveu de Jang Song-Thaek, son oncle, intermédiaire de ses affaires avec la Chine et proche de Kim Jong-il.

Mais l’avénement à Pyongyang de son demi-frère avait dramatiquement changé sa situation. Ses allocations furent supprimées, son oncle exécuté et le neveu de ce dernier rappelé à Pyongyang où, lui aussi, aurait été exécuté. Lire : Purge féroce à Pyongyang. Pékin exaspéré

La Chine agacée.

Dans cette logique qui reste à vérifier, l’élimination de Kim Jung-nam aurait définitivement éradiqué une mouvance nord-coréenne, jadis proche du pouvoir et que Pékin considérait comme un relais d’affaires pouvant favoriser une ouverture socio-économique et, à terme, ou en cas de changement brutal de la situation, comme une alternative politique.

L’hypothèse alimente en tous cas les commentaires sur l’agacement de la Direction chinoise que l’épisode met en porte à faux.

Pour Zhao Tong, expert des questions internationales au Centre Carnegie – Qinghua à Pékin, si la responsabilité de Pyongyang dans l’assassinat était démontrée, « ce serait une mauvaise nouvelle pour Pékin et son autorité » dans le jeu stratégique de la péninsule. L’implication directe de Pyongyang signifierait en effet que Pyongyang est « prêt à tout » pour se protéger. Du coup, il serait plus difficile pour Pékin de convaincre la communauté internationale que la Corée du Nord pourrait évoluer pacifiquement.


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