›› Chronique

Le régime nord-coréen, claquemuré derrière une épaisse muraille de propagande, étouffant sous son boisseau une population muette tenue en respect par un parti au cerveau lessivé, a maintes fois montré qu’il pouvait être à la fois brutal et imprévisible.
Mais en limogeant et en mettant à mort en l’espace de quelques jours, peut-être de la manière la plus sauvage, son oncle chargé par Kim Jong Il de chaperonner sa prise de pouvoir que Pékin avait adopté comme le n°2 et le canal le plus efficace de communication vers le régime, le petit fils inexpérimenté de Kim Il Song, plus jeune chef d’État au monde, a sidéré les observateurs.
Les plus choqués furent ceux de la mouvance qui escomptait une évolution du pays à la Chinoise, articulée autour de la libéralisation des forces économiques, prélude à des changements politiques. Directement interpellé par cette embardée funeste qui détruit un de ses meilleurs relais, Pékin est resté de marbre. Ce qui en général traduit un embarras, une inquiétude ou une irritation.