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Taïwan : les lignes politiques bougent

NOTE DE CONTEXTE

Les tribulations de l’accord sur les services

A Taïwan, au printemps dernier, plus de 200 professeurs et spécialistes de l’Industrie ont mis en garde contre les risques de sécurité liés à la libéralisation des télécommunications proposée par l’accord sur les services toujours en suspens. Mais l’affirmation fut aussitôt démentie par la Commission Nationale des Communications.

Cette controverse s’inscrit dans la remise en cause de la manière expéditive et peu transparente dont le texte avait été révisé une première fois par le Yuan Législatif. La contestation s’est exprimée le 18 mars par l’occupation du Yuan Législatif par un groupe d’étudiants et le 21 mars par une déclaration commune des associations des Universités Nationales Taïwanaises comprenant 52 établissements appelant le Président Ma à répondre aux protestations des étudiants et à engager un dialogue avec leurs représentants.

Une autre déclaration signée peu après par 25 des 34 professeurs de l’Université de Mathématiques appuyait également le mouvement des étudiants. Celle-ci stipulait que les signataires ne s’opposaient pas formellement à la signature de l’accord sur les services, dans un monde globalisé, mais exigeaient que l’examen du pacte et sa signature soient transparents.

La déclaration critiquait aussi au passage un argument de l’État mettant en avant les plus hauts salaires des étudiants qui accepteraient de travailler sur le Continent : « Expatrier en Chine les jeunes diplômés est-elle la seule solution du gouvernement pour résorber les problèmes des bas salaires et des écarts de richesse ? ».

Enfin à la fin mai, les parlementaires du DDP critiquèrent le Bureau des Affaires du Continent pour sa rétention de l’information concernant l’accord et l’accusaient de ne diffuser que des informations positives.

Globalement les opposants à l’accord expliquent qu’il favorisera les grands groupes et donnera un coup fatal au PME taïwanaises, notamment dans l’édition et les médias, dont la liberté d’expression sera réduite, créant les conditions favorables à la réunification.

Le président du département d’économie à l’Université de Taïwan, Zen Xiuling, soulignait que l’accord ouvrait 64 secteurs à la compétition avec la Chine qui englobent des milliers d’activités économiques à Taïwan allant des transports à la grande et petite distribution, en passant par les télécommunications, les médias et l’édition, certains secteurs ayant une implication de sécurité nationale.

Pour Zen, les négociateurs taïwanais privilégiaient les groupes financiers au détriment des acquis sociaux des Taïwanais. Il considère qu’ouvrir sans limites Taïwan placera l’économie de l’Île sous le contrôle de la Chine, notamment pour ce qui concerne les biens, les services et les infrastructures.

A l‘inverse les défenseurs du traité expliquent que l’augmentation des investissements chinois créera un appel d’air pour l’économie , tandis que les points litigieux pouvaient être affinés au profit de Taïwan. Mais la mise en attente, la non ratification ou le retrait de l’accord affaibliraient sa crédibilité internationale. Le 26 mars la chambre de commerce de Taïwan exprimait également son soutien à l’accord dans une conférence de presse qui rassembla 50 secteurs des services concernés. Le lendemain, l’association des banques s’est également prononcée en faveur de l’accord.

Selon un sondage datant du mois de mars réalisé par le magazine Business Week, 56,3% des Taïwanais interrogés étaient opposés à l’accord, contre 22,3% qui se prononcèrent en sa faveur. Mais 80,9% avouèrent n’être pas assez informés.

En mai un autre sondage effectué par le Bureau des Affaires continentales montrait que les opinions s’étaient inversées et que l’écart se réduisait avec 42,5% en faveur du pacte contre 40,1% contre. La plupart des sondés se sont déclarés en faveur d’une revue publique article par article du pacte et souhaitent son examen par le Conseil National de Sécurité.

Photo Le 27 juin Zhang Zhijun à son hôtel à Kaoshiung escorté par un garde du corps couvert de peinture blanche suite à une agression de manifestants. Après cet incident, deux visites prévues au programme furent annulées. L’une à des pêcheurs dde Kaoshiung, une autre à un site touristique à Taichung.


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