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Trombe diplomatique chinoise en Asie du Sud-est

Bangkok : l’amitié sino-thai se confirme.


Hanoï : les tensions s’apaisent, les méfiances restent.

Véritable artisan du plan d’action international qu’il avait exposé à Nanning en septembre, épine dorsale de l’offensive éclair de la Chine en Asie du Sud-est, le Premier Ministre Li Keqiang s’est, dans la foulée de l’ASEAN, rendu à Bangkok et à Hanoï. En mai dernier, il avait visité l’Inde pour désamorcer de sévères tensions frontalières, tandis qu’en septembre, à Nanning, il avait longuement rencontré Thein Sein, le président du Myanmar. Lire nos article Diplomatie chinoise et méfiances indiennes et 10e sommet d’affaires Chine – ASEAN. Une nouvelle priorité stratégique de Pékin.

En Thaïlande, il a signé 6 propositions d’accords avec la très jolie et très pro-chinoise Yingluck Shinawatra sur plusieurs questions commerciales, l’infrastructure, l’énergie et l’exploration marine. Le 11 octobre, il s’exprimait devant le parlement Thaï pour promettre que la Chine allait augmenter ses achats de caoutchouc et aider le pays à développer un système de trains à grande vitesse à double voie pour faire du pays une plaque tournante des transports terrestres régionaux connectée à la province chinoise du Yunnan, par le Laos. A cet effet Bangkok a emprunté 70 Mds de $ à la Chine.

Durant son séjour, Li a présidé à l’inauguration avec la Reine Sirikit d’une exposition sur les technologies chinoises de TGV préparée par l’ambassade de Chine. Enfin, Yingluck Shinawatra a proposé que les paiements thaïlandais soient en partie effectués en surplus de riz accumulés par les fermiers thaï subventionnés par Bangkok au-dessus du prix du marché. Rien ne dit que Pékin acceptera ce troc.

Le marathon diplomatique tous azimuts de Li Keqiang s’est achevé au Vietnam, le 16 octobre. L’arrière plan de cette étape, marqué par une longue suite de querelles territoriales qui plombent la relation depuis le milieu des années 70 était assurément moins confortable pour le premier ministre chinois. Mais la volonté des deux parties d’apaiser les tensions cristallisées depuis 2011 était palpable. La stratégie chinoise exprimée dans les discours est immuable : laisser de côté les revendications territoriales à régler sur le long terme en bilatéral et faire effort sur la coopération économique. Le terrain avait été préparé par la visite du président Vietnamien Truong Tan Sang à Pékin en juin et celle du premier ministre Nguyen Tan Dung à Nanning en septembre.

Li et son homologue Nguyen ont annoncé que les deux pays avaient mis sur pied un groupe de travail dédié à l’amélioration des infrastructures, à la coordination financière et à la coopération maritime dans le golfe du Tonkin, déjà articulée autour d’accords bilatéraux discrètement conclus lors d’une visite en 2011 de Xi Jinping lui-même, alors encore Vice-président. Mais il n’est pas anodin de signaler que Li Keqiang est arrivé à Hanoi au moment même des funérailles nationales du général Vo Nguyen Giap, au nationalisme vietnamien exacerbé, dont la vie renvoie aux grand tumultes de l’histoire du pays, à ses relations parfois heurtées avec la Chine qui l’accueillit dans son exil durant la colonisation française. Récemment Giap avait attiré l’attention des politiques vietnamiens sur l’expansion militaire chinoise en Mer de Chine su sud.


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