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Wang Yi et Yang Jiechi en quête de rédemption diplomatique en Europe

ANNEXE.

1. Wang Yi 王毅, 67 ans est certes membre du Comité Central, mais il ne fait pas partie du Bureau Politique. Au-dessus de lui, la diplomatie chinoise est incarnée par Yang Jiechi 杨洁篪, 70 ans, membre du bureau politique, ancien ministre des affaires étrangères, diplômé de la London School of Economics, titulaire d’un Doctorat d’histoire de l’université de Nanjing, et ancien ambassadeur à Washington où - il passé 15 années de sa carrière de diplomate.

Après la tournée de Wang Yi, Yang Jiechi, a dans la foulée poursuivi l’offensive chinoise en Europe du sud en Grèce, en Espagne où l’image de la Chine est moins dégradée.

2. En marge des rencontres officielles avec le président français et J.Y. Le Drian, l’IFRI avait organisé une conférence au cours de laquelle le ministre a rappelé les contributions de la Chine au Monde et répété le discours chinois sur l’importance du multilatéralisme et la coopération internationale.

A une question de Thierry de Montbrial sur la manière d’éviter une nouvelle guerre froide, il a répondu en fustigeant l’unilatéralisme américain suggérant à mots à peine couverts que Washington cherchait à freiner le développement de la Chine. Pour lui, l’attitude auto-centrée de l’actuelle Maison Blanche adepte des sanctions – qui se place du mauvais côté de l’histoire - était « un jeu à somme nulle ».

Regrettant au passage que les dossiers français en Chine – notamment l’usine de retraitement des déchets nucléaires - avançaient lentement, J.P. Raffarin lui a demandé si, pour favoriser l’accord sino-européen sur les investissements, Pékin serait prêt à faire un geste pour affirmer que l’Europe faisait partie de la vision stratégique chinoise.

A cette question Wang Yi n’a pas répondu clairement, se contentant de rappeler que l’Europe et Pékin avait intérêt à œuvrer en commun pour défendre le multilatéralisme. Contrairement à ce que clame Wang Yi, dans l’état actuel de la relation Chine - Europe, il est peu probable que l’accord sur les investissements en négociation depuis 2014 soit signé d’ici la fin de l’année. Dans nombre de pays européens, la tendance est au contraire de freiner l’entrée des capitaux chinois.

A Nathalie Loiseau qui l’interrogeait sur les centrales à charbon des nouvelles routes de la soie contredisant les promesses chinoises de la COP 21, et sur la politique répressive de la Chine au Xinjiang et à Hong Kong, Il a répondu en citant notamment des chiffres sur la modification progressive du mix énergétique chinois pour moins de charbon, dans un contexte responsable de développement « durable et d’énergie verte ».

S’agissant de la répression des Ouïghour au Xinjiang et des activistes démocrates à Hong-Hong, il a accusé les détracteurs de la Chine de malveillance. Après avoir rappelé les enjeux de sécurité sous la responsabilité du gouvernement central et l’amélioration de la stabilité et de la sécurité dans le Grand Ouest et dans la R.A.S, il a cité une enquête de Harvard mesurant plus de 80% de soutien de la population chinoise au parti communiste chinois.

A la question de Louis Schweitzer, ancien président du groupe Renault, sur les relations de la Chine avec l’Inde et le Japon, Wang Yi n’a, sans surprise, répondu qu’en se référant aux bonnes intentions de la Chine, sans jamais aborder les contradictions à l’œuvre dans ses relations de voisinage toujours très tendues.

Thierry de Montbrial a, pour terminer la conférence, posé une question sur la Corée du Nord, à laquelle le ministre a répondu en répétant la position chinoise. La solution réside dans la capacité de Washington et de Pyongyang à trouver une feuille de route. Celle-ci résidait non pas dans les sanctions, mais dans la négociation pour une dénucléarisation menée en même temps que des pourparlers pour un traité de paix.

3. Fin août, arrestation arbitraire, de la journaliste sino-australienne Cheng Lei qui travaillait pour CGTN, accusations réciproques d’espionnage, mise au ban de Huawei qui, en riposte, a cessé son appui financier au club de rugby à XIII Canberra Raiders, menaces fiscales et légales sur les exportations en Chine de vin, d’orge et de bœuf australiens, à la mi-juin, condamnation à mort de l’Australien Karl Gilepsie arrêté en 2013 à l’aéroport de Canton pour trafic de 7,5 kg de méthamphétamine.

4. En dépit des régulières mises-jour des secteurs autorisant les investissements étrangers – la dernière date du 28 juillet, notamment dans les secteurs de l’automobile, de la finance, le transport ferroviaire et maritime, l’énergie – des pans entiers de l’économie restent fermées comme l’agriculture, les médias et l’internet, tandis que subsistent des freins administratifs, le favoritisme au profit ses sociétés chinoises et les tracasseries des bureaucraties.


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