›› Taiwan
Enfin, dans son discours de fin d’année, Ma Ying Jeou, l’œil fixé sur les prochaines échéances électorales, a mis l’accent sur la différence des systèmes politiques, un sujet à la fois irritant pour Pékin et susceptible de faire obstacle au rapprochement politique souhaité par Parti Communiste Chinois :
« Au XXIe siècle, la République de Chine sera un modèle de démocratie pour le Monde Chinois. Elle est une nation indépendante et souveraine. Non seulement elle protège la sécurité et la dignité de Taiwan, Penghu, Kinmen et Matsu, mais elle apporte aussi la preuve que les peuples de Chine peuvent emprunter la voie nouvelle de la liberté et de la démocratie ».
L’horizon politique des hommes politiques taïwanais est donc borné par les relations avec la Chine et avec les Etats-Unis, le mentor de l’Ile et son ultime rempart de sécurité, dont la protection n’est cependant pas acquise quelles que soient les circonstances.
Le Parti indépendantiste a entrepris d’élaborer une politique chinoise plus pragmatique. Il doit maintenant se faire violence et sauter le pas d’une négociation avec le KMT sur le sujet capital des questions de souveraineté liées à la mise en œuvre de l’accord cadre.
Quant au KMT, il a fixé les limites et les conditions de sa politique chinoise - pas de déclaration d’indépendance, pas de réunification, maintien de l’identité politique et de la souveraineté de l’Ile, existence d’un espace de manœuvre international -. Il lui revient maintenant de définir une stratégie qui rassure son électorat, écartelé entre les satisfactions économiques du rapprochement et la crainte d’une réunification rampante et qui, de surcroit, aurait la vertu improbable d’apaiser à la fois Pékin et Washington.