Your browser does not support JavaScript!

Repérer l'essentiel de l'information • Chercher le sens de l'événement • Comprendre l'évolution de la Chine

›› Economie

1er Trimestre 2013. Le temps des grands défis

FINANCES

Nombre d’analystes pointent du doigt les risques du système financier chinois, principale raison du maintien à son poste de Zhou Xiaochuan gouverneur de la Banque Centrale. Le problème est connu. Il tient aux garanties offertes par les banques chinoises aux gouvernements locaux et aux grands groupes publics, dans un contexte où la disponibilité des garanties bancaires sont elles-mêmes aléatoires, puisqu’elles reposent en partie sur des actifs immobiliers non disponibles immédiatement en cas de crise et dont la valeur chuterait si elles étaient mises sur le marché.

La valeur totale des dettes des gouvernements locaux qui comptent pour 46,7% des dettes totales de la Chine, est estimée à 1700 Mds de $, avec seulement une infime proportion d’administrations locales ayant un budget équilibré. Au cours des derniers mois les autorités bancaires chinoises ont constaté une augmentation rapide des prêts accordés par les structures de financement locales dont beaucoup remboursent les investisseurs en spéculant sur des placements à risques ou à la structure mal connue.

Dans sa livraison de janvier 2013 du Bulletin Économique de Chine, la Mission Economique et Financière de l’Ambassade de France cite Xiao Gang, ancien gouverneur de la Banque de Chine, devenu Président de la Commission de régulation boursière qui compare le système à une « chaîne de Ponzi », occultant l’ampleur des dettes non recouvrables, dont la toxicité pourrait créer une réaction en chaîne en cas de défaut d’une banque locale.

Le 28 mars, un article en ligne du magazine Caixin, reconnaissait le chemin parcouru par les grandes banques publiques chinoises, entrées sur le marché avec succès et classées au sommet des banques mondiales par la taille de leurs actifs et l’ampleur de leurs profits. Il ajoute que la Banque Centrale progresse lentement vers des mécanismes de l’économie de marché, où le coût du capital ne dépend pas de la bureaucratie, mais est lié au taux d’intérêts et au taux de change.

Pour autant, toujours selon Caixin, beaucoup reste à faire alors que les résistances au changement et à l’ouverture restent très fortes. Libérer les banques du contrôle politique qui détient encore 80% de leurs actions ; légiférer sur les faillites des institutions financières ; règlementer la Banque de Développement qui fonctionne sans cadre légal ; mieux codifier le fonctionnement des structures de défaisance comme Huijin, dont les opérations de rachat de dettes toxiques restent opaques ; libéraliser les taux d’intérêts ; ouvrir le secteur financier aux capitaux privés, y compris étrangers.

Dans ce contexte, les autorités chinoises entendent aussi poursuivre le processus d’internationalisation du Yuan qui même s’il a fortement progressé en 2012, reste encore très marginal. Selon le Bulletin économique de l’ambassade de France en Chine, les règlements commerciaux transfrontaliers, et les investissements directs effectués en monnaie chinoise ont atteint respectivement 467 Mds de $ et 280 Mds de $, soit des huasses de + 41% et +153% par rapport à 2011. Mais comparée au volume des échanges globaux, la proportion reste faible, puisque les paiements internationaux libellés en monnaie chinoise ne représentent que 0,56% du total.

Au cours des trois derniers mois, Pékin a accéléré à la fois le processus de libéralisation de son marché financier et d’internationalisation de sa monnaie, en créant à Qianhhai, près de Hong Kong, un deuxième zone pilote après Shenzhen autorisant des banques internationales comme HSBC à prêter directement aux entreprises chinoises (Lire aussi 2e Trimestre 2012. Faits et commentaires).

Le 26 mars, le Brésil et la Chine ont, en marge du sommet des BRICS à Durban, confirmé un accord déjà conclu en juin 2012 pour autoriser les échanges dans leur monnaie nationale à hauteur de 30 Mds de $, pour une période d’essai de trois ans.

Alors que les indices boursiers de Shanghai et Shenzhen sont en hausse depuis novembre 2012, après une quasi stagnation qui durait depuis deux ans, et que le nombre d’introductions en bourse avait fortement diminué en 2012, la plupart des analystes anticipent une libéralisation des taux d’intérêts à la suite des mesures de souplesse prises en 2012 qui avaient déjà autorisé les banques à offrir des taux d’intérêt supérieurs au taux directeur.

Enfin, l’internationalisation de la monnaie chinoise dans le but de concurrencer la monnaie américaine avance, on l’a vu, très lentement, d’autant que les banques chinoises ont, en 2012, continué à acheter plus de $ qu’elles n’en ont vendu. Selon le Bulletin économique de l’Ambassade de France, « sur l’année 2012, le montant des achats nets de devises des banques chinoises s’élève à 110,6 Mds USD, dont 79% ont été réalisés entre septembre et décembre 2012 ».

« Fin novembre 2012, les avoirs en bons du trésor américains de la Chine s’élevaient à 1 170,1 Mds USD au mois de novembre, contre 1200 Mds de $ en juin 2011 [NDLR : soit une baisse de 2,5% en 17 mois]. Le président du fonds souverain China Investment Corp (CIC) Lou Jiwei, nouveau ministre des finances, a affirmé en janvier que la Chine continuerait à acheter des bons du Trésor américain mais il a souligné qu’au vu des faibles rendements, il s’agissait d’une décision difficile et qu’il recommandait d’en acheter un peu. »


• Commenter cet article

Modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

• À lire dans la même rubrique

La reprise est difficile et le chemin du réajustement socio-économique laborieux

Dans l’urgence d’un branle-bas, He Lifeng prend la tête de la Commission Centrale des finances

Freinage. Causes structurelles ou effets de mauvais choix politiques. Doutes sur la stratégie de rupture avec la Chine

Essoufflement de la reprise. Coagulation des vulnérabilités systémiques. Baisse durable de la confiance

Inquiétudes