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1er Trimestre 2013. Le temps des grands défis

ÉNERGIE – PRODUCTION

Le PMI (Purchasing Managers Index) – indicateur de l’activité dans le secteur manufacturier, calculé à partir des achats des industriels – est clairement en hausse au mois de mars, en phase avec une reprise économique qui confirme une croissance plus forte durant le 1er trimestre 2013, marquée par un pourcentage de hausse à 2 chiffres des investissements immobiliers et de la production industrielle.

Dans ce contexte, qui prévoit une reprise modérée pour 2013 – croissance estimée à 8% pour l’année par la plupart des agences - la direction chinoise oriente sa réflexion dans deux directions capitales, répondant au souci écologique et à celui d’une meilleure productivité :

1) Le développement des énergies alternatives et renouvelables (éolien, gaz de schiste, nucléaire) qui accompagne la mise en place d’un plafond de consommation d’énergie fixé à 4 milliards de tonnes d’équivalent charbon (TEC) pour 2015 ;

2) L’assainissement du secteur industriel par des regroupements dans des secteurs clés.

Le 7 février dernier, le Conseil des Affaires d’État a confirmé le plafond de consommation d’énergie à 4 milliards de TEC pour 2015, ce qui pour les 3 ans qui viennent devrait limiter la hausse de la consommation d’énergie à 3,5% au lieu des 6,6% durant les 5 années avant 2010. Si elle est rigoureusement appliquée, la décision devrait donc, non seulement réduire la consommation de charbon, mais également ralentir la production dans les secteurs à forte consommation d’énergie comme l’acier.

Dans le même temps, le pouvoir, choqué par la qualité catastrophique de l’air à Pékin, a lancé des expériences de « crédit – carbone » et s’est fixé l’objectif de réduire les émissions de dioxyde et d’au moins 3,7% la consommation d’énergie par point de croissance. Ces objectifs sont en phase avec le développement de l’énergie nucléaire, de l’éolien et des gaz de schistes.

Avec 26 centrales nucléaires en construction, l’objectif est de parvenir à une capacité de 130 à 140 gigawatts pour 2030, ce qui correspond à une réduction des cibles initiales à suite à l’accident de Fukushima, mais placera tout de même la Chine loin en tête des producteurs d’énergie nucléaire (2 fois plus que la France et 30% au-dessus de la production américaine), avec la part du nucléaire dans la production totale d’énergie estimée à 16% en 2030 (Lire aussi L’extraordinaire défi du nucléaire en Chine).

A la fin 2012 et au début de 2013, plusieurs annonces officielles ont été faites, aux conséquences de très court terme pour le marché de l’éolien en Chine. En décembre, le Conseil des Affaires d’État a renouvelé ses promesses de soutien financier au secteur par le biais des banques publiques. En janvier 2013, il a fixé la part totale des énergies renouvelables pour l’année à 49 GW, dont 16 GW pour l’éolien.

Le 3e secteur qui mérite attention est le développement du gaz de schiste (Lire aussi Gaz de schiste. Une priorité stratégique pour la Chine et les Etats-Unis).

Se référant au 12e plan, selon lequel l’urbanisation conduira à multiplier par 10 la consommation de gaz d’ici 2015, le Ministère des ressources foncières et minières a fixé les objectifs de production de gaz de schiste à 6,5 milliards de m3 pour 2015, soit 6,4% de la production totale de gaz en 2012. Mais en 2020, elle devrait se situer entre 60 et 100 mds de m3, soit 10 à 15 fois plus. Si ces objectifs étaient réalisés, dans moins de 10 ans, le gaz de schiste compterait pour 10% de la production totale d’énergie.

Enfin, décidé à améliorer la productivité industrielle, une des clés de la modernisation de l’économie chinoise, menacée par le tarissement des ressources financières et de la main d’œuvre non qualifiée, le pouvoir chinois a, en janvier dernier, rendu publics ses objectifs de restructuration industrielle dans les secteurs traditionnels, affligés par les doublons, la faible rentabilité et les surproductions.

Un rapport du 23 janvier 2013 du ministère de l’Industrie et des technologies de l’information précise que les études sont en cours pour des regroupements dans l’acier, le ciment, les constructions navales, l’automobile, l’aluminium, la pharmacie, les terres rares, et les machines agricoles. Selon le magazine Caijing, en 2012, les surproductions étaient de 160 millions de tonnes d’acier, 300 millions de tonnes de ciment et 1,8 millions de tonnes d’aluminium.

La situation de l’acier est symptomatique des gaspillages dans un contexte où chaque gouvernement local souhaite posséder son aciérie, qui dessine un paysage chaotique et encombré avec 2700 aciéries, dont la plupart ne sont pas rentables et produisent un acier de mauvaise qualité. Même les produits de qualité supérieure commencent à être en surplus.

Il y a cependant des effets pervers à ces regroupements. S’il est vrai qu’ils sont nature à réaliser des économies d’échelle et à réduire les surproductions, ils supprimeront la compétition et réduiront les incitations à l’innovation. Celle-ci reste toujours, ou presque, tributaire des incitations de l’État, enfermée dans un cadre politique contraint et stéréotypé.


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