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2e trimestre 2013. Réformes et turbulences. Energie verte et or noir russe

PRODUCTION – ÉNERGIE

Ralentissement industriel.


Des énergies vertes dynamiques, mais couvertes de dettes

Sur le trimestre, l’indice de production a baissé à un rythme plus rapide que ne l’avait anticipé la direction chinoise. Malgré un rebond de l’index PMI (Purchasing Managing Index), publié en juin à 48,3 par HSBC, la moyenne des chiffres du trimestre montre que la production s’est contractée.

Le 3 juillet, le Bureau National des Statistiques ajoutait à la méfiance en retardant la publication des données du secteur de l’acier, prétextant une « nouvelle méthode de compilation des chiffres ». D’autres absences de données n’ont pas été justifiées par le gouvernement. Elles concernent les commandes à l’import-export et l’inventaire des produits manufacturés.

En mai, les prix à la production étaient les plus faibles depuis 15 mois, tandis que les chiffres de l’export atteignaient leur plus bas niveau depuis 10 mois. Une autre indication que la production se contracte est la chute de la demande en pétrole pour la première fois depuis 2009. La conjoncture a un impact direct sur les titres des transporteurs cotés en bourse qui anticipent une chute de 20 à 30% dans les mois qui viennent.

Le ralentissement de la production survient alors que sont lancées des restructurations industrielles indispensables et longtemps retardées, dont certaines ciblent les prébendes des groupes publics. Les aciéries d’abord, dont les profits ont décliné en mai pour le 5e mois consécutif, ont été l’objet d’une mesure de remise en ordre en faveur des groupes privés.

Depuis avril 2013, une décision du ministère de l’industrie et des technologies de l’information, en phase avec la volonté du pouvoir de s’attaquer aux prébendes industriels, a en effet admis 15 sidérurgistes privés au sein du concert industriel officiel, dans un paysage habituellement dominé, presque sans partage, par les grands groupes publics. Pour ces groupes privés, la nouvelle est d’importance puisqu’elle les fait sortir de l’inconfortable zone grise d’où ils opéraient jusqu’alors.

Par ailleurs, le 23 mai, on apprenait que la nouvelle « China Railway Corp -中国铁路总公司 – » surgeon du ministère du rail en cours de démantèlement depuis mars, allait lancer un emprunt de 150 Mds de Yuan (19 Mds d’€). Déjà, certains projets ferroviaires, notamment au Xinjiang, sont financés par des capitaux privés. Encore marginal, l’investissement privé dans le transport ferroviaire est une première dans un autre secteur traditionnellement contrôlé par l’État.

Il vise d’abord à renflouer les comptes laissés en déshérence par Liu Zhijun et à lever des capitaux destinés aux équipements d’infrastructure. Mais, pour l’heure, il est peu probable que ce mode de financement parvienne à se substituer complètement aux anciennes largesses des financements publics.
Lire à propos de Liu Zhijun Le rail chinois, la corruption du ministre et les ramifications occultes d’un scandale.

Au cours du trimestre, la Chine a aussi continué à mettre l’accent sur les énergies renouvelables, dans un contexte où le secteur, accablé de dettes (cf. le § Chine – Monde de la présente note) est en difficultés. Les efforts de la Chine pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles pollueurs est attestée par un rapport d’une Commission australienne indépendante sur le climat intitulé « The Critical Decade : International Action on Climate Change » qui présente une vue d’ensemble des 9 derniers mois.

On peut y lire que la Chine a réduit de moitié la croissance de la demande énergétique et qu’elle est en « première ligne de la lutte contre le changement climatique, prenant des initiatives ambitieuses pour augmenter la part des énergies renouvelables ».

Le rapport confirme celui du groupe Rhodium (China’s 2012 Energy Report Card), publié le 27 février 2013 qui atteste des progrès de la Chine vers les objectifs d’abaissement de la consommation d’énergie et des émissions de carbone fixés par le plan quinquennal 2010 - 2015 (réduction de l’intensité énergétique de 16% ; une augmentation de 11,4% de la part des énergies non fossiles - nucléaires et renouvelables - ; une réduction de l‘intensité carbone de 17%).

En 2012 notamment, la consommation de charbon n’a augmenté que de 2,5%, contre 9% en 2011 et la hausse de la demande d’énergie s’est contractée à 3,9%, la plus faible hausse depuis 10 ans. Le rapport affirme aussi que la réduction de l’impact énergétique est le résultat à la fois d’économies d’énergie, et de modifications de la structure de la production avec une baisse notable de la part des industries consommatrices d’électricité (acier, ciment, aluminium).

Toutefois, alors que la planification chinoise envisage de porter la production d’énergie solaire à 100 000 MW en 2020, contre 800 MW en 2010, « The Economist Intelligence Unit » rappelle que, même en baissant notablement la consommation de charbon, dont la hausse ne sera que de 18% au cours de l’actuel plan quinquennal contre 46 % entre 2006 et 2010, les émissions de dioxyde augmenteront encore de 40% d’ici 2020. Aujourd’hui le charbon est encore à l’origine des 2/3 de la production d’énergie en Chine.


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