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3e trimestre 2013. La lutte contre la corruption et les monopoles cible les groupes étrangers

CHINE – MONDE (1)

La période a été dominée par : 1) les projets liés à la quête d’énergie (gaz de schiste aux États-Unis, investissements dans les hydrocarbures égyptiens, négociation sur les prix du gaz russe) ; 2) le scandale du lait néo-zélandais contaminé ; 3) les investissements chinois dans l’agroalimentaire aux États-Unis et en Israël ; 4) les accusations de corruption contre plusieurs groupes pharmaceutiques étrangers ; 5) la quête d’investissements immobiliers chinois à l’étranger et 6) de nouveaux soupçons d’espionnage contre Huawei venant des Etats-Unis et de la Grande Bretagne.

Quête d’énergie.

A la mi-juillet les compagnies d’hydrocarbures chinoises avaient au total investi plus de 5 Mds de $ dans le gaz de schiste aux États-Unis par le truchement de JV. Cet intérêt a été réaffirmé par les autorités chinoises lors de la 5e session du dialogue stratégique et économique entre Washington et Pékin en juillet 2013. La Chine qui dispose de nombreuses réserves de gaz de schiste sur son sol cherche par ce biais à acquérir les savoir-faire nécessaires à l’extraction. Sans nier que des obstacles existaient, la réponse officielle américaine a été favorable. La manœuvre avait également pour objet de faire pression sur le prix du gaz russe.

Le 5 septembre, alors que le Président Xi Jinping était à Saint-Pétersbourg pour le G20 il a présidé à la signature entre Gazprom et CNPC d’un accord préliminaire pour la livraison à la Chine de gaz russe par le gazoduc venant des gisements de Sibérie. En négociation depuis 10 ans l’accord buttait sur les prix du gaz. Selon Li Jianmin chercheur à l’Académie des Sciences Sociales la signature du memorandum constituerait un signal positif indiquant que les deux pays étaient proches d’un accord définitif sur le prix.

L’explosion des investissements chinois en Russie au cours du premier trimestre 2013 qui ont atteint 2,23 Mds de $, contre seulement 740 millions de $ pour toute l’année 2012 a probablement facilité ce début d’accord. ll est aussi possible que l’intérêt chinois manifesté pour le gaz de schiste américain et le gaz turkmène a incité les Russes à céder à un compromis.

Fin août on apprenait que Sinopec avait reçu l’accord du gouvernement chinois pour investir 3 Mds de $ dans l’acquisition de 33% des parts du groupe américain d’hydrocarbures Apache corp opérant dans la partie occidentale de l’Egypte. S’il est confirmé, l’accord pourrait constituer un premier pas pour un accord énergétique plus large. L’entrée de Sinopec dans le capital du groupe américain donnera à la société chinoise une part dans l’exploitation de gisements égyptiens qui produisent chaque jour 100 000 barils de pétrole et 354 millions de m3 de gaz.

Le lait néo-zélandais sur la sellette.

Le secteur du lait a été gravement secoué par le scandale qui a frappé le groupe néo-zélandais Fonterra début août dont un chargement de 38 tonnes de protéines de lactoserum exportées en Chine contenait des bactéries pouvant provoquer le botulisme. Le 5 août Theo Spirrings, le PDG du groupe présentait ses excuses aux autorités et aux consommateurs chinois.

Il est important de noter que c’est le groupe néo-zélandais lui-même qui a mis à jour la contamination avant d’en informer ses clients. Selon la presse néo-zélandaise le soupçon d’une contamination courait depuis mars dernier. Le problème n’aurait été clairement identifié que fin juillet, après une longue série de tests qui, selon le PDG, expliqueraient les délais mis par la société pour dévoiler l’information. Les clients industriels ont été alertés le 31 juillet et le grand public quelques jours plus tard.

Quand les places boursières reçurent la nouvelle que Fonterra rappelait le chargement de lactoserum et 1000 tonnes d’autres articles, tandis que la Chine imposait un embargo sur les produits du groupe, la monnaie néo-zélandaise perdit 2,4% sur le Dollar et les actions de Fonterra chutèrent de 8,7%.

Investissements agro-alimentaires aux États-Unis et en Israël.

Le rapprochement annoncé le 5 juillet dernier entre le producteur de lait Yili et l’Américain DFA (Daily Farmers of America, la plus grande coopérative laitière aux Etats-Unis, comptant 13 000 producteurs dans 48 états, couvrant plus de 30% du marché américain) était aussi une riposte aux manœuvres de son concurrent Mengniu sur le marché chinois dans le secteur du lait pour nourrisson (JV avec le Français Danone ; achat de parts du Chinois Yashili International leader du lait pour bébé et, pour 400 millions de $, de 27% des parts de China Modern Dairy Holdings, plus grand producteur de lait chinois).

Selon Yili le mémorandum signé par les deux géants avait pour but de créer un partenariat de long terme pour les achats de lait et les services liés à l’agriculture. N°3 mondial pour la production de lait, derrière les États-Unis et l’Inde, la Chine est le marché du lait qui se développe le plus rapidement, à raison de plus de 14% annuellement.

Selon le Global Times le groupe Shanghai Bright Food 光明食品 engagé dans une stratégie internationale visant des acquisitions en Israël, en Nouvelle-Zélande et en Europe, est en négociations pour acheter le plus grand groupe agro-alimentaire israélien Tnuva.

Si l’affaire estimée à 1,29 Mds de $ par le journal israélien Haaretz était menée à terme, elle serait la plus grosse acquisition chinoise d’un groupe israélien. En juin dernier le groupe Shanghai Fosun avait déjà lancé une OPA de 221 millions de $ pour acheter 95,2% des parts de l’israélien Alma Lasers Alma Lasers spécialisé dans les techniques médicales liées à l’esthétique

Shanghai Bright food qui est de 2e groupe agroalimentaire chinois pour les revenus a déjà acheté plusieurs autres sociétés étrangères ces dernières années, dont le Neo-Zélandais Synlait Milk Ltd, l’Australien Manassen Foods et le Français Diva.

En octobre 2012 la presse chinoise avait été très discrète sur les tests ayant révélé la présence d’additifs interdits dans les produits laitiers de Shanghai Bright. A ce moment, le site Young’s China Business dirigé par Doug Young ancien de Reuter http://www.youngchinabiz.com/en/bright-food-taints-chinas-name/ avait jugé que la compagnie était plus intéressée par le profit que par la qualité de ses produits et conseillé au gouvernement chinois de lui interdire d’investir à l’étranger.


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