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›› Politique intérieure

Branle bas de combat au cœur du Parti

Les réformes politiques clés de la modernisation.

Les réformateurs appuyés par la Ligue de la Jeunesse, dont est issu l’actuel Secrétaire Général, n’avaient à l’origine pas vocation à s’opposer à l’une ou l’autre des factions. Leur objectif étaient au contraire d’en assurer la synthèse au travers des concepts de « développement harmonieux » et de « développement scientifique », qui entendaient introduire à la fois plus de rationalité et plus d’équité dans la modernisation du pays.

Mais les attaques dont ils furent l’objet les conduisirent à éliminer leurs plus sérieux opposants d’abord de la faction élitiste, puis récemment ceux du clan néo-maoïste.

En 2006, une année avant le 17e Congrès, ils ont brutalement écarté le Secrétaire Général de la métropole économique de Shanghai, Chen Liangyu, condamné à 18 ans de prison pour corruption et abus de pouvoir. Ce dernier avait alors été remplacé par Xi Jinping, venant du clan des « fils de princes – Taizi - », un autre pôle de pouvoir dont l’influence est parfois affaiblie par la réputation de parvenus collant à l’image de ces enfants de l’aristocratie maoïste. L’épisode Shanghai n’en avait pas moins été la dernière étape du parcours de Xi Jinping vers le pouvoir suprême.

En mars 2012, la charge des réformateurs éliminait Bo Xilai, principale figure de la faction néo-maoïste, dont la disparition, secoue le Parti, mais a l’avantage de clarifier le paysage politique et de faciliter l’action des réformateurs dans un contexte où il devient urgent de réajuster le schéma de développement du pays.

Aujourd’hui la crise économique globale révèle en effet à la fois les limites de la mondialisation, dont le système chinois a beaucoup profité, et la nécessité impérieuse non seulement de répondre aux attentes de la société chinoise en voie d’urbanisation rapide, mais également de réduire la dépendance de l’économie à l’export et à l’investissement public, ce dernier injecté dans l’économie au détriment des obligations sociales de l’état.

L’urgence conduit une partie des responsables à faire la promotion, parfois de manière alarmiste, de réformes politiques jugées indispensables pour bousculer les freins aux réformes et à désigner, de plus en plus clairement, les obstacles au changement, identifiés, dans de nombreux écrits officiels, comme les « défenseurs égoïstes des intérêts acquis ».

Dès lors, surgit au sein même du sérail, véhiculée par Wen Jiabao, Li Keqiang, son successeur, et Wang Yang, le Secrétaire Général de la province de Canton, appuyée par des chercheurs, avocats et journalistes, une vision politique visant à promouvoir en Chine les principaux marqueurs de la démocratie à l’occidentale, en dehors du multipartisme, que sont des élections libres ailleurs que dans les villages, l’indépendance de la justice et le contrôle des politiques publiques par les assemblées.

Il faut alors admettre que se construit un mouvement d’une nature nouvelle, puisqu’il surgit de l’intérieur même du Parti et qu’il y survit. Echappant aux clivages traditionnels, auxquels il se superpose, il est porté par un sentiment d’urgence, encore exacerbé par le ralentissement de l’économie, la stagnation des réserves de change et les premiers signes d’une baisse des excédents courants.

Poussé au bout de sa logique, il porte en lui une menace directe pour les prébendes et les intérêts acquis, qu’il vise expressément. Cette réalité fonde les analyses qui anticipent de sévères batailles de personnes et de factions.


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