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Chine - Japon. Un remarquable exercice de tolérance diplomatique

Ces paroles tranchent radicalement avec la manière habituelle dont la Chine aborde sa relation avec le Japon. Elles font écho à celles que l’empereur Akihito avait prononcées lors d’une visite en Chine en 1992 : « il y a une période dans le passé où mon peuple a infligé des souffrances indicibles au peuple chinois. Cela demeure une source de profond chagrin personnel ». Il est probable que HU Jintao avait en mémoire cet acte de contrition impérial lors de l’audience que le souverain lui a accordée.

Avec l’explosion des relations économiques et commerciales (en 2007 les échanges bilatéraux ont augmenté de plus de 15% pour atteindre 236 milliards de $ - soit plus du 2/3 des échanges de l’ensemble de l’UE avec la Chine, mais sans déficit japonais - et 20 000 entreprises japonaises sont installées en Chine), cette bascule du regard que la Chine porte sur le Japon est de nature à favoriser une approche apaisée des différends entre les deux pays. Si elle était maintenue dans la durée - mais rien n’est moins sûr -, elle porterait en elle les prémisses d’un bouleversement stratégique en Asie du nord-est.

Certes les contentieux ne seront pas effacés d’un coup de baguette magique. (Lire à ce sujet « Relations Chine - Japon, les non dits de l’irrationnel », paru dans QC le 2 avril 2007). Il faudra en effet encore longtemps avant que les disputes sur les limites maritimes et les ressources gazières en mer du Japon soient résolues. De même, la posture stratégique de Tokyo, son alliance avec les Etats-Unis et son attitude à l’égard de Taiwan continueront d’inquiéter ou d’agacer la Chine, tandis que l’archipel observera avec vigilance la montée en puissance militaire de son voisin. Surtout, les Japonais accepteront de plus en plus difficilement que Pékin continue à bloquer leur accession au statut de membre permanent du conseil de sécurité.

Mais au moins Tokyo et Pékin donnent-ils le sentiment de vouloir tourner le dos au cercle vicieux des sentiments négatifs qui, depuis la fin de la guerre, plombent leur relation. Il restera à confirmer que cette nouvelle direction sera tenue fermement en dépit des nationalismes - expression récurrente de la xénophobie et de la peur de l’autre - qui, en Chine et au Japon, continueront à tirer les relations vers les abîmes stériles et mortifères des sombres réminiscences de l’histoire.


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