›› Editorial

A partir du 24 janvier, le parti a mis en œuvre une mobilisation quasi militaire du pays pour faire respecter les consignes de quarantaine et les réflexes barrière contre l’épidémie. Rien n’a été laissé au hasard y compris la surveillance vidéo des contrevenants, les appels à la délation pour les dénoncer et le recours aux anciens comités de quartier de l’époque maoïste. Ici l’entrée d’un quartier - 小区 – surveillée par un comité de quartier. Le slogan sur la banderole annonce la couleur : « 为防止疫情扩散 小区进行封闭管理 Pour bloquer l’extension de l’épidémie, le comité de quartier met en œuvre la fermeture ».
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Note de la rédaction.
Le président Xi jinping ayant annoncé la victoire du parti sur l’épidémie de Covid-19 en Chine, nous cessons pour l’instant la mise à jour des informations sur la propagation de la pandémie, désormais plus rapide dans le reste du monde et notamment en Europe.
Les sites suivants proposent des informations actualisées en temps réel :
- Worldometers.info
- Arcgis.com
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L’épidémie de covid-19 n’a pas fini d’agiter la société chinoise et sa politique intérieure, même si, constatant le ralentissement des contagions et des décès, le Président Xi Jinping, venu à Wuhan le 10 mars, déclarait que le virus était vaincu.
Certains épidémiologistes estimèrent que les mesures de confinement chinoises ne ralentiraient la diffusion du virus en Chine que de quelques jours. On ne saura jamais les raisons exactes du confinement de la maladie dans la région du Hubei, mais les fait sont là.
Alors que depuis le début mars, les chiffres des nouveaux cas et décès dans le monde et surtout en Europe augmentent rapidement, en Chine tout indique que l’épidémie freine.
Le 10 mars Liza Lin rappelait dans le Wall Sreet Journal l’extraordinaire mobilisation du parti, qui fit appel à toutes ses ressources de surveillance et d’encadrement pour faire respecter le confinement de 500 millions de Chinois, soit une population voisine de celle de l’UE.
En même temps, l’appareil rassemblé comme une armée en campagne, exprima sa redoutable capacité d’organisation pour, en dépit des ordres de blocage, continuer à assurer l’approvisionnement logistique des populations confinées. Du coup des voix s’élèvent en Occident pour louer la méthode chinoise, que certains continuent cependant à mettre en doute.
Arthur Reingold, expert en maladies infectieuses à la Berkeley’s School of Public Health, initialement déclarait récemment : « La Chine a prouvé que si vous êtes assez draconien, si vous y mettez suffisamment de ressources, il est possible de retarder les transmissions. » ;
Tom Inglesby, directeur du Centre de sécurité sanitaire de la John Hopkins Bloomberg School of Public Health était sur la même ligne admirative « Rien de tel n’a été essayé auparavant dans l’histoire moderne » (…). Il ajoutait que « La plupart des pays n’auraient même pas la capacité d’organisation pour tenter des solutions approchantes ».
Pour autant, en dépit du talent de propagande de l’appareil pour construire un discours épique de victoire tout en niant l’origine chinoise du virus – certaines ambassades chinoises ont reçu la consigne de diffuser l’idée d’un « virus japonais » ou « italien » -, l’écho qui, dans la crainte générale d’une expansion rapide de la contagion, diffuse l’image d’une Chine à l’organisation efficace et implacable, ne correspond pas tout à fait à la réalité.