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Hong-Kong, bilan et perspectives

Ces événements, que beaucoup d’observateurs interprétèrent à tort comme un désaveu fondamental du pouvoir central chinois, a servi de leçon à Pékin qui déploya dans la région administrative spéciale de nombreux enquêteurs dont la mission fut de « prendre le pouls » de l’opinion publique afin d’ajuster sa politique.

Le processus aboutit à la démission de Tung Chee Hwa et à la nomination de Donald Tsang en 2005. Celui-ci a été reconduit au terme normal du mandat initial de l’ancien gouverneur en 2007. La manoeuvre qui plaçait en première ligne non pas un homme d’affaires suspecté d’être inféodé au PC chinois, mais un ancien fonctionnaire de l’administration coloniale britannique était habile. Elle n’est cependant pas la panacée.

S’il est vrai que les Hong Kongais se reconnaissent comme Chinois (seulement 13% des Hong Kongais affirment vouloir développer une identité séparée de la Chine), ils sont déterminés à ne pas laisser Pékin empiéter sur les libertés que leur confère la loi fondamentale et le principe « d’un pays deux systèmes ».

A l’exception notable des hommes d’affaires, dont beaucoup préfèrent avoir à faire à un gouvernement fort et prévisible plutôt qu’à une équipe élue, trop dépendante des pulsions de l’opinion, le principe de l’élection au suffrage universel du Conseil Legislatif et du gouverneur à plus ou moins long terme, symbolise pour beaucoup de Hong Kongais la maturité d’un développement accompli.

Dans ce contexte Donald Tsang, désigné par un Collège électoral en partie nommé par Pékin, souffre d’un incontestable déficit de légitimité. L’avenir politique de Hong Kong dépend en partie de sa capacité à surmonter ce handicap, qui se double des réticences de Pékin à mettre en œuvre un véritable système démocratique. En avril 2006, en effet, le comité permament de l’ANP rejeta catégoriquement la perspective d’élections au suffrage universel en 2007 et 2008.

Telles sont les limites, fort étroites, au sein desquelles Donald Tsang, appelé à concilier les contraires, devra naviguer. La tâche est difficile ; elle n’est pas impossible. Elle renvoie en tous cas aux défis de la formule « un pays deux systèmes », que Pékin a jusqu’à présent réussi à mettre en œuvre sans trop de casse. Quant au volet économique, clé de la stabilité sociale et politique, Hong Kong devra, pour sortir durablement des turbulences, encore s’appliquer à mener à son terme la transition vers une véritable économie de services.


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