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Alors que les tensions montent et que la Maison Blanche durcit le ton, Pékin observe avec inquiétude le resserrement des liens entre Washington, Tokyo et Séoul. Une nouvelle fois, un acte irrationnel de son très embarrassant allié affaiblit ses efforts pour rétablir le dialogue à six. Il gêne aussi ses initiatives pour augmenter son influence dans une zone toujours dominée par la puissance rémanente des alliances militaires de Washington.
Mais il y a pire. Alors que l’incohérence de l’attaque à la torpille signale peut-être des dissensions internes à Pyongyang, Washington Séoul et Tokyo presseront Pékin de réduire ses aides logistiques. Une surenchère qui porte en elle le double risque d’une conflagration militaire et de l’effondrement du régime. Deux enchaînements néfastes que le Bureau Politique, attaché à la préservation improbable du statu quo, a toujours refusé d’envisager.
La menace de durcissement est sérieuse, alors que les experts évoquent à nouveau l’hypothèse d’un écroulement de la Corée du Nord. Le 22 mai dernier, l’éditorial du Wall Street Journal concluait : « La réponse adéquate - ndlr : aux provocations de Pyongyang - est d’abandonner les illusions de l’approche bienveillante et de traiter froidement et méthodiquement la Corée du Nord comme l’Etat voyou qu’elle est. ».
En même temps, Bonnie Glaser et Scott Snyder, deux experts des relations sino-coréennes cosignaient un article pour le CSIS Pacific Forum, dans lequel ils mettaient en garde : « Il reste que, malgré l’aide de la Chine, la République Démocratique de Corée accumule les symptômes d’une volatilité économique et politique croissante. Au point qu’il n’est plus possible d’écarter le risque d’instabilité, y compris celui d’un effondrement du Régime ».