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›› Politique intérieure

« L’omerta » chinoise, le Xinjiang, la Turquie et les Salafistes

Des manifestants ouïghours émigrés en Turquie brûlent un drapeau chinois à Istanbul. Photo : Associated Press

De toute évidence la tendance du pouvoir chinois à limiter l’information sur la situation au Xinjiang s’aggrave. Il en résulte que l’appréciation de la sécurité dans la province turcophone repose sur le croisement de témoignages des réseaux animés par les ONG, les correspondants ouïghours de Radio Free Asia (R.F.A) qui informent la station américaine par téléphone et les recoupements confirmés par le témoignage des personnels des hôpitaux des zones où ont lieu les incidents.

Les vérifications factuelles des reportages diffusés par une radio financée par le Congrès des États-Unis, habituellement accusée de partialité, réduisent cependant les risques de manipulation. Elles sont en général confirmées par le Congrès Mondial des Ouïghours qui accuse la répression indiscriminée d’être une des causes de l’escalade.

Celle-ci conduit à deux conséquences néfastes : le durcissement des répressions qui, elles-mêmes ont déclenché un mouvement d’immigration vers les pays voisins et la Turquie et, pour une minorité, vers les zones de combat djihadiste de Syrie et d’Irak ; le développement au Xinjiang des propagandes salafistes que même Rebyia Kadeer, la Présidente du Congrès Mondial des Ouïghours reconnaît.

La prise de conscience par le Congrès Mondial des Ouïghours de l’implication d’une mouvance radicale au Xinjiang constitue une évolution majeure de son appréciation de la situation qui, jusque là, attribuait aux seules répressions chinoises la montée des tensions. Ces évolutions qui impliquent la Turquie exercent une pression grandissante sur le gouvernement turc et sur les relations entre Ankara et Pékin.


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Par Caligula Le 3/03/2015 à 18h40

« L’omerta » chinoise, le Xinjiang, la Turquie et les Salafistes.

Bonjour et merci pour cet article.

Je me suis intéressé au Xinjiang il y a de ça quelques années, mais je me suis heurté à la même problématique que vous, l’absence d’informations fiables ; ou, plus exactement, l’impossibilité de pouvoir recouper les informations qui nous parviennent.

La question que je me pose est celle-ci : La radicalisation des Ouïghours est-elle due à la répression de Pékin, ou bien la répression de Pékin est-elle une réponse à la radicalisation ouïghour plus ou moins orchestrée de l’extérieur (sans vouloir tomber dans le complotisme, en vogue par les temps qui courent).

D’un côté je peux comprendre qu’un peuple issu d’Asie mineure puisse se détourner de Pékin - les cultures, sans êtres à l’opposé l’une de l’autre, sont quand même assez éloignées ; sans même parler de l’aspect religieux - après tout il y a quelques précédents de relative autonomie donnée par des gouvernements à des peuples (cf le Kurdistan irakien, et, plus proche de la Chine, les Moro aux Philippines certes après de longues années de guerres/guérillas/terrorisme).

D’un autre côté, je ne vois pas quel pourrait être l’intérêt, pour les Ouïghours, d’accéder à l’indépendance. Je sais que cette phrase va en faire bondir plus d’un (d’ailleurs j’ai du mal à l’écrire), mais j’ai beau me creuser la cervelle, je ne vois aucune utilité. La liberté, certes, mais serait-ce vraiment une liberté, coincé entre la Chine, la Russie, et le Moyen-Orient/Turquie qui n’est pas prêt de voir s’installer une paix durable...

Mais - dans les deux cas - je ne pense pas que le pouvoir central soit prêt à lâcher la bride aux Ouïghours, surtout si Pékin veut relancer la route de la soie.

Quant au Congrès Mondial des Ouïghours, il est triste de constater que sa présidente soit persona non grata en Chine. La seule sortie de crise possible est par le dialogue, même s’il est plus facile à dire qu’à faire... Par contre, qu’elle soit bannie de Turquie n’est pas un mal, la Turquie d’Erdogan n’est pas forcément une référence, et le double jeu que le président mégalo joue risque de mal tourner pour lui, et son peuple.

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