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›› Chronique

Le rail chinois, la corruption du ministre et les ramifications occultes d’un scandale

Rivalités politiques et corruptions.

Le contexte des nouvelles rivalités, qui se superposent aux dissensions politiques, est aujourd’hui de plus en plus marqué par la compétition entre la faction des « fils de prince », auquel se rattache Xi Jinping, le prochain n°1 du Parti, et celle de la Ligue de la Jeunesse, fief de Hu Jintao.

A cet égard, le Secrétaire Général ne manque pas une occasion de souligner à quel point les tenants de la Ligue de la Jeunesse sont intègres et exemplaires dans un paysage politique où la corruption des cadres est un fléau. Un exemple de plus s’il en fallait que l’argument de corruption est aussi un levier politique.

Le 15 février dernier, un article signé par Zhan Guoshu, ancien éditeur de l’édition internationale du Quotidien du Peuple, paru dans l’hebdomadaire économique Zhongguo Jingji Zhoukan, faisait l’éloge de la probité des élites issues de la Ligue de la Jeunesse. L’auteur soulignait que « tous les anciens premiers secrétaires de la Ligue qu’il s‘agisse de Hu Yaobang, Hu Jintao, ou Li Keqiang étaient, sans exception, des gestionnaires prudents et avisés, qui n’avaient jamais utilisé leur pouvoir pour leurs intérêts personnels ou pour promouvoir leur famille ».

Evidemment la profession de foi de Zhan Guoshu était d’abord politique et calibrée à l’aune des intérêts de la Ligue de la Jeunesse, bannière de ralliement de la mouvance Hu Jintao. Si l’on veut bien se souvenir que les rivalités de pouvoir ne sont nulle part un terrain favorable à l’éclosion de la vérité, on ne saura pas étonné que le journaliste du Quotidien de Peuple ait passé sous silence les accusations de trafic d’influence qui, depuis 2007, pèsent sur Hu Haifeng, fils aîné du Secrétaire Général, à propos d’une affaire de vente à la Namibie de scanners de sécurité pour les aéroports.

Mais il y a plus. La lutte contre la vénalité et les malversations, quelques fois à l’origine de crimes sordides, dont Hu Jintao a fait un de ses chevaux de bataille depuis son accession au pouvoir, a peu de chances de donner des résultats probants, tellement la corruption est endémique et consubstantielle au système politique. Le fait est que les limogeages des responsables de haut niveau n’ont pas réussi à diminuer le nombre de cas sanctionnés, qui selon la Commission de Discipline du Parti, étaient encore plus de 100 000 en 2010.

Quant aux effets attendus d’un changement de régime politique, souvent mis en avant par les activistes des droits de l’homme et les observateurs étrangers, ils ne doivent pas être surestimés. En effet, sauf à réussir à mettre en place d’emblée une démocratie parfaite, ce qui en Chine comme ailleurs est improbable, les réformes politiques auront bien du mal à éradiquer les vieilles pratiques de corruption, qui seraient perpétuées par les mêmes cadres, dont la plupart resteront en place.


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