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Le temps des crises

En bref

Libye. Zone d’exclusion aérienne

Dans une déclaration en marge du Conseil de sécurité Li Baodong, ambassadeur à l’ONU, a expliqué que la Chine s’était abstenue de voter la résolution 1973 parce qu’elle n’avait reçu aucune réponse à ses demandes de clarification concernant l’autorisation donnée par le Conseil de prendre « toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils menacés en Libye ».

Par là il laissait entendre que la résolution autorisait implicitement les frappes au sol, une mesure à laquelle la Chine était opposée. Il a ajouté que Pékin appuyait les efforts du Secrétaire Général, de la Ligue Arabe et de l’Union africaine pour apaiser la crise par des moyens pacifiques. Cette prise de position confirme sans surprise que Pékin est opposé à une intervention musclée des Occidentaux, privilégiant la solution négociée avec la Ligue Arabe et l’OUA.

Evacuation des ressortissants chinois de Libye

L’opération d’évacuation des ressortissants chinois signale une étroite coopération entre différentes administrations (Ministères du commerce, des AE de la sécurité publique, sections consulaires sur place, et aviation civile) et avec les compagnies chinoises engagées en Libye (Petrochina, COSCO, Société nationale de constructions ferroviaires, Société nationale de constructions).

Elle marque également le premier engagement de crise de l’APL en Méditerranée et la première opération d’extraction de ressortissants en territoire hostile, dans une situation qui prouve les excellentes relations de la Chine dans la zone. Les 4 Iliouchine 76 envoyés par Pékin ont fait 2 fois escale à Khartoum, où par ailleurs une société chinoise construit le nouvel aéroport.

La multiplication tous azimuts des intérêts chinois sera une incitation pour augmenter rapidement les capacités de la marine chinoise. Pékin devra également résister aux réactions émotionnelles qui, à l’intérieur, poussent la Chine à abandonner sa politique de non ingérence et à installer des points d’appui logistiques et militaires le long de ses lignes de communication.

Chine-Somalie - piraterie

Le 11 mars, Li Baodong, ambassadeur de Chine aux NU a déclaré que la communauté internationale devait accorder plus d’attention aux facteurs économiques et sociaux causes profondes de la piraterie dans la région. Il est vrai que la pêche industrielle dans la zone a privé la plupart des pêcheurs somaliens de leurs ressources.

Depuis le début de l’année, 74 attaques de bateaux ont eu lieu. 17 navires ont été pris en otage avec 250 membres d’équipage et les pirates détiennent toujours 33 navires de commerce et 680 membres d’équipage en Somalie. La Chine participe depuis 2008 avec 3 navires de combat à l’opération internationale de lutte contre la piraterie.

Chine-OCS

Le 17 mars, le ministre de la défense Liang Guanglie en visite à Astana pour une réunion des ministres de la défense de l’Organisation de Coopération de Shanghaï a indiqué que la Chine était favorable à l’augmentation de la coopération militaire au sein de l’organisation. En 1996 le « Groupe de Shanghai », devenu l’OCS en 2001, n’était qu’un modeste forum de négociations pour la résolution des différends frontaliers. Sous l’influence chinoise et russe, l’Organisation a peu à peu affirmé de plus vastes ambitions, d’abord économiques, puis stratégiques.

Aujourd’hui, les 6 états membres (Chine, Russie, Ouzbékistan, Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan), qui accueillent également le Pakistan, l’Inde, l’Iran, et la Mongolie avec un statut d’observateurs, organisent des manœuvres militaires communes pour combattre les trois fléaux identifiés par la rhétorique sécuritaire chinoise que sont « le terrorisme, l’extrémisme et le séparatisme ».

De fait, la région, qui elle-même abrite des mouvements religieux radicaux, jouxte des zones troublées et instables du Caucase aux marches de la Russie et du Xinjiang chinois, théâtre d’affrontements ethniques récurrents entres Han et populations turcophones, en majorité musulmanes. En 2005, l’OCS, inquiète de l’épidémie de « regime change » aux marches de l’ancienne URSS, avait adopté une position commune, dénonçant les bases américaines de la région et exigé que Washington fixe un calendrier de retrait.

La manœuvre avait en partie réussi, puisqu’en 2005 Moscou et Pékin avaient persuadé le président Ouzbek Karimov d’exiger des Américains, avec qui il était en froid après la répression d’Andijan le 13 mai 2005, qu’ils ferment la base de Karchi Khanabad. En juin 2009, en revanche le président Kirghize, Kurmanbek Bakiyev, aujourd’hui en fuite, avait cédé aux sirènes financières américaines et résisté aux pressions de Moscou et Pékin qui espéraient également l’évacuation de la base de Manas au Kirghizstan.


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