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Préparation du XVIIe Congrès du Parti. Luttes politiques et cohabitation

Pourtant les lignes bougent. Les clivages ne sont plus aussi nets, ni les luttes aussi radicales et définitives, tandis que les coups de barre politiques se font plus feutrés. Dans l’esprit des dirigeants chinois, il n’est plus aussi clair que l’adoption sans réserve du modèle libéral occidental, qui génère lui-même ses propres vulnérabilités, soit désormais la meilleure voie pour la Chine. A l’inverse, chacun a également pris conscience que l’ouverture au monde était irréversible. Cette double réalité se reflette dans le paysage politique chinois : s’il est vrai que le Président Hu et le Premier ministre Wen Jiabao étendent leur influence en plaçant leurs alliés issus des Jeunesses Communistes, de l’Ecole du Parti et de l’Université Qinghua, beaucoup de leurs adversaires de la « faction de Shanghaï » sont restés en place.

Cette « cohabitation » prolongée traduit une nécessité : aujourd’hui le moteur de la Chine n’est plus idéologique. Il est essentiellement pragmatique. Pour résoudre les problèmes auxquels le pays est confronté tous les talents sont requis et le Président, qu’on crédite généralement d’une prudence politique extrême, a pris la mesure de ces défis : les plus reconnus des experts financiers, des spécialistes de l’industrie, du commerce international ou des investissements internationaux sont issus de la faction de Shanghaï, alors qu’en général ceux qui sont proches du Président se retrouvent le plus souvent dans l’administration, l’organisation du Parti ou le secteur de la propagande.

Dans un article récent, Cheng Li, docteur en Sciences Politiques et spécialiste éminent de la politique intérieure chinoise, décrit la persistance de la dualité du pouvoir dans les provinces chinoises. Les proches de la faction au pouvoir font, il est vrai, leur chemin vers le sommet. Il s’agit d’une vingtaine de figures de plus en plus connues, âgés de 47 à 62 ans, parmi lesquelles Li Keqiang, secrétaire du Parti du Liaoning 52 ans, juriste et dauphin présumé, Liu Qibao 54 ans, spécialiste de la propagande et secrétaire du Parti du Guangxi, Li Yuanchao 57 ans, juriste et secrétaire du Parti du Jiangsu ou Song Xuiyan 52 ans, ancienne présidente de la fédération des femmes de Chine, seule femme gouverneur de province (Qinghai). Ils représentent aujourd’hui 30% des gouverneurs ou secrétaires du Parti, contre à peine plus de 10% en 2002, essentiellement à la tête des provinces du Centre et de l’Ouest.

Il reste qu’à quelques mois à peine du 17e Congrès, les alliés de Jiang Zemin « tiennent » encore les puissants centres urbains de Pékin et de Tianjin, la plupart des provinces de l’Est et plusieurs fiefs de l’intérieur. A Shanghai, malgré la purge à l’automne 2006 de Chen Liangyu, membre du bureau politique et fidèle de Jiang Zemin, c’est toujours un autre fidèle de Jiang Zemin, Han Zheng, 53 ans, économiste distingué, qui cumule les postes de gouverneur et de sécrétaire du Parti. Après avoir été maire et n°2, cet homme ambitieux et habile est à l’origine d’un rapport qui scella le destin de son patron.


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