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Quel rôle pour la Chine en Afghanistan ?

Le 7 février, l’actuel Secrétaire Général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen a, lors de la conférence annuelle de sécurité à Munich, évoqué le rôle que la Chine pourrait jouer en Afghanistan aux côtés du Pakistan, de l’Inde et de la Russie. « L’Organisation Atlantique devrait élargir sa coopération aux autres acteurs ayant des intérêts dans la stabilité de l’Afghanistan. L’Inde et la Chine pourraient aider à la reconstruction du pays. De même que la Russie, qui y a les mêmes soucis de sécurité que nous ».

La déclaration a été publiée le 8 février par le Quotidien du Peuple, assortie d’un commentaire de Mei Zhaorong, ancien ambassadeur en Allemagne. « L’appel du Commandant de l’OTAN est une reconnaissance du rôle international de la Chine » a-t-il d’abord indiqué. Il est d’ailleurs remarquable que le discours d’ouverture de cette grand-messe très occidentale ait été prononcé par le Ministre des Affaires étrangères chinois.

Mais l’ancien ambassadeur, aujourd’hui membre d’un « Think Tank » gouvernemental sur les questions de sécurité globales, ajoute aussitôt : « il reste à connaître les modalités de détail, dans un contexte, où les Occidentaux restent très préoccupés par leurs intérêts ».

L’euphémisme souligne en réalité que les intérêts de l’OTAN et de la Chine divergent fortement.

Avant le 11 septembre 2001, pour tenter de stabiliser son flanc sud et éliminer les risques de contagions islamistes, Pékin avait développé avec les Talibans, alors au pouvoir, une stratégie oblique, faite de séductions diplomatiques et commerciales (installation de 20 000 lignes téléphoniques par Huawei et ZTE, remise en état des barrages et construction de lignes à haute tension, ouverture d’une ligne aérienne Kaboul - Urumqi, échanges diplomatiques).

La Chine promettait de protéger les Taliban à l’ONU, en cas de sanctions. En échange, les Talibans se tiendraient à l’écart du Xinjiang, principal foyer musulman en Chine.

Les attentats contre le World Trade Center ont brutalement compromis cette approche. Après avoir fait diffuser par toutes ses ambassades en Occident des démentis répétés, niant ses liens avec les Talibans, la Chine avait mis ses approches en veilleuse, tandis que le terrain afghan, envahi par une attaque des forces de l’OTAN et de l’ISAF, qui prenaient ses méthodes à contrepied, était devenu pour elle impraticable.

Elle s’est tenue à ce choix aussi longtemps que la situation en Afghanistan lui paraissait à l’avantage de la coalition. Non pas qu’elle restât inerte. L’imposante ambassade chinoise à Kaboul prodigua quelques aides financières et matérielles destinées aux populations locales. Mais, sur la situation stratégique, Pékin restait muet.


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