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Photo : Lors du 110e anniversaire de la naissance de Deng Xiaoping, le 22 août dernier, des analystes chinois ont affirmé que Xi Jinping était le dirigeant le plus puissant depuis Deng Xiaoping. Certains l’ont même comparé à Mao. Mais tout en refusant de renier Mao, Xi emprunte résolument un voie réformiste très éloignée de l’idéologie maoïste, inspirée par le pragmatisme de Deng et, dit-il, éloignée des modèles étrangers.
Depuis le 3e plenum, le pouvoir politique chinois a engagé l’économie dans un vaste réajustement de son mode de croissance plus articulé autour de la consommation, à partir d’un modèle où les relances et les investissements publics mesurés en pourcentage du PNB avaient atteint des records variant entre 45 et 50% et très supérieurs à la moyenne mondiale de 20%.
Aujourd’hui, alors que la croissance fléchit et que nombre d’indicateurs du 3e trimestre accusent un ralentissement, la direction politique du régime est confrontée au difficile choix de relancer le secteur productif pour soutenir la croissance tombée à 7,3%, au risque de favoriser une nouvelle accumulation de dettes, d’aggraver la bulle immobilière et de retarder la mise en œuvre des réformes qualitatives capables d’améliorer durablement la productivité. A ces difficultés tactiques s’ajoutent des obstructions structurelles retranchées dans les grandes banques d’État et les conglomérats publics, ces derniers étant pour nombre d’analystes les plus grands obstacles à l’avancée des réformes.
Mais, si les experts s’accordent sur le diagnostic, tous ne croient pas que les ajustements en cours produiront la baisse sensible de la croissance que certains pronostiquent à moins de 6% pour 2025. La note de contexte à la fin de l’article présente un débat sur ce point entre Michael Pettis et Nicholas Lardy, deux experts reconnus de l’économie chinoise. Plus largement, le sujet touche aux avantages et inconvénients de l’économie de marché qui, quand elle est totalement livrée à elle-même, produit un dangereux déséquilibre entre les rémunérations du capital et du travail.