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1er trimestre 2012. Faits et commentaires

4. Chine – France – Allemagne – Europe

• Commerce Chine – France.

(Source Mission économique et financière. Pékin). Les exportations françaises vers la Chine augmentent 3 fois plus vite que celles vers le reste du monde. Pourtant l’année 2010 s’était conclue sur un déficit commercial record de la France avec la Chine de 26,4 Mds d’euros, du fait de l’augmentation des importations chinoises en France (+23,5%).

Cette situation s’est renouvelée en 2011 et le déficit perdure pour les mêmes raisons. Les ventes chinoises en France augmentent plus vite.

La part de l’aéronautique, qui est aussi, avec Airbus, un produit d’exportation espagnol et allemand, reste prépondérante dans l’export français (presque 30%). En 2011, 36 A320 ont été livrés par la chaîne d’assemblage final de Tianjin (contre 25 en 2010).

La croissance de +22,4 % des exportations françaises repose, dans l’ordre, sur l’aéronautique, la chimie, les vins et spiritueux, les équipements électroniques - composants, équipements télécoms et instrument de mesure, d’essais et de navigation, les produits agro-alimentaires, et l’automobile, avec 75% de pièces détachées et 17 400 véhicules exportés depuis la France. A noter une nouvelle baisse de 72% des exportations de matériels de transport ferroviaire, qui signale l’échec de la stratégie imprudente de transferts de technologies en échange de parts de marché en Chine.

Les importations de produits chinois en France restent principalement tirées par trois secteurs : les équipements électroniques (ordinateurs, téléphones, composants, textile, équipements électriques - transformateurs, éclairage et électroménager -).

On constate aussi un rebond des exportations de produits chimiques, tirées par la chimie de base (organique comme minérale) et la progression de la chimie du plastique. En revanche les produits de santé accusent une baisse (-15,1%) avec la diminution des importations de produits pharmaceutiques de base.

Selon les statistiques chinoises, la part de marché française en Chine se situe à 1,27% en 2011 (par rapport à 1,23% en 2010), soit 4 fois inférieure à la part de marché allemande à 5,33%.

• Relations Chine – Allemagne – Autriche.

C’est la Chine qui, en 2011, a été le premier investisseur en Allemagne. Juste retour des choses, puisque l’Allemagne détient depuis longtemps le record européen des parts de marché en Chine. La Chine, avec 158 projets a dépassé les Etats-Unis (110), la Suisse (91 projets) et la France (53 projets). Depuis 2008, le nombre de projets chinois en Allemagne a été multiplié par plus de 10. 10% d’entre eux seulement sont de nature industrielle.

En janvier le groupe chinois Sany, fabricant de grues et d’engins lourds de construction, associé à CITIC a racheté l’Allemand Putzmeister, fabricant de pompes à béton pour une valeur totale de 500 millions de $, dettes de la société allemande comprises. Sany détient 90% des parts et CITIC 10%. Le PDG de Sany, Lian Wengen, explique qu’il fera de Stuttgart, où se trouve l’état-major de Putzmeister, son PC international.

La société allemande, n°1 mondial des pompes à béton, appartenait à son fondateur Karl Schlecht (79 ans) et à sa famille. Elle emploie 3000 ouvriers et avait publié un bilan 2011 légèrement positif avec 1,5 million d’Euros de profits. En 2010 les revenus de Sany qui emploie 70 000 employés étaient de 4 milliards de $.

Fin mars, le groupe Hebei Lingyun Industrial Group Corporation, filiale de NORINCO, produisant des armes et des équipements militaires, a racheté la firme allemande Kiekert fabricant de systèmes de fermetures pour automobiles.

Le 28 février, Sany et l’autrichien Palfinger, fabricant d’engins de levage hydraulique, ont conclu une JV 50/50. Les deux sociétés partageront la R&D et prévoient de se faciliter l’accès à leurs marchés respectifs. L’opération donnera à Sany l’accès aux marchés de Palfinger en Europe, sur le continent américain et en Russie. Il n’est pas certain que la firme autrichienne obtiendra les mêmes facilités d’accès sur le marché chinois.

Derrière ces initiatives, reprises ou JV, on perçoit la stratégie chinoise de quête de technologies avancées et de parts de marchés dans les pays développés (cf. plus haut).

Plutôt que vers les fonds souverains ou l’achat de la dette européenne, les capitaux chinois se sont tournés récemment vers les achats d’actifs économiques dans le secteur du transport – logistiques (ports en Grèce et en Italie), l’énergie (Energias de Portugal, 20% achetés par le groupe des Trois Gorges ; GDF – Suez, dont 30% du capital de la branche exploration production a été achetée par CIC, le fonds souverain chinois), l’automobile (Volvo racheté par Geely en 2010), le luxe, (Sonia Rykiel racheté par des capitaux Hong-Kongais).

Le rachat de l’Allemand Putzmeister, et la JV avec Palfinger par le géant protéiforme de la construction Sany, lié aux pouvoirs publics chinois, en dépit des affichages de société privée, complètent cette liste. Les manoeuvres qui s’inscrivent logiquement dans les stratégies chinoises de développement technologique, sont cependant encore loin des conquêtes irrésistibles décrites par la presse occidentale.

Le stock total des investissements chinois en Europe ne représente que 5% du total des investissements chinois. Il compte pour moins de 5% du stock des IDE en Europe.


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