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Mo Yan 莫言 : Prix Nobel de littérature

Le 11 octobre Mo Yan, auteur de plus de 80 romans et nouvelles, dont 18 ont été traduits en Français, a reçu le prix Nobel de littérature. C’est la deuxième fois qu’un auteur Chinois reçoit cette distinction. Mais le précédent lauréat, Gao Xinjian (2000), était un dissident, naturalisé français.

Après les prix Nobel de la paix, décernés au Dalai Lama (1989), régulièrement accusé par le Parti de fomenter une dissidence et en 2010 à Liu Xiaobo (condamné à 11 ans de prison pour subversion), Pékin entretenait des rapports tendus avec la commission du Nobel et le gouvernement de Norvège où est décerné le prix Nobel de la paix.

En 2010, à Pékin on accusait même le Comité du Nobel d’être partie d’un complot pour déstabiliser le Parti. Pékin avait même fait pression sur la Norvège en refusant des visas et en gênant les importations de saumon.

Mais cette fois, la presse chinoise a oublié les critiques adressées au Nobel en 2010 pour en tirer gloire au nom de la Chine. Ce qui n’a pas empêché Mo Yan de réclamer la libération de Liu Xiaobo, lors d’une conférence de presse à Pékin.

L’attribution du prix à un auteur qui n’est pas franchement un dissident, et donne même parfois l’impression de courtiser le pouvoir, alors que toute son œuvre fourmille de critiques directes ou allusives contre l’état de la société chinoise moderne, semble aussi une évolution de l’attitude du Comité d’Oslo qui, jusque là, était spécialisé dans la distinction d’auteurs en rupture de ban avec les autorités de leur pays, de Soljenitsyne à Gao Xingjian en passant par Brodsky (poète russe expulsé d’URSS en 1972), Seifert (journaliste, écrivain, poète, dissident tchèque), Liu Xiaobo et d’autres.

On a comparé Mo Yan à Gabriel Garcià Marquez. Il est vrai que « Beaux seins, belles fesses » publié en France en 2004, aux Editions du Seuil rappelle « Cent ans de solitude ». La fresque de Mo Yan, qui mélange le réel, l’imaginaire et le fantastique, est en effet une plongée délirante et truculente dans la Chine rurale et son histoire, vue à travers les péripéties de la famille d’un forgeron du canton de Gaomi, dans le Shandong, dont la mère a donné naissance à huit filles et un garçon, tous de pères différents.

Jin Tong, « l’enfant d’or », seul garçon, avant-dernier de la fratrie, fasciné par le sein maternel, élevé au milieu des femmes d’une famille, dont le père est mort très tôt, est aussi le fils d’un missionnaire américain.

Les souvenirs de Jintong, les récits de ses sœurs aînées, ceux de sa mère, à la fois indomptable et fragile, entraînent le lecteur à travers l’histoire tour à tour cruelle, pittoresque et bouleversante des campagnes du Shandong crucifiées par l’invasion allemande, puis japonaise, et enfin martyrisées par la guerre civile entre le Guomindang et le Parti Communiste chinois. Le style est puissant, d’un réalisme cru et l’œuvre est animée d’un souffle épique incontestable.

Microblogs en Chine.

Les 538 millions d’internautes chinois – qui, à ce rythme, seront 800 millions en 2015 - comptent 274 millions d’abonnés aux réseaux sociaux qui expriment un foisonnement de sentiments et de jugements à chaud. Avec ce chiffre la Chine détient désormais le record mondial des « microblogs », dont le nombre a été multiplié par quatre depuis 2010. Ce moyen est devenu un canal d’expression de plus en plus utilisé sur les questions sociales et souvent politiques. Le gouvernement qui a ouvert plus de 18 000 comptes sur les réseaux sociaux n’est pas en reste.

Face à ce déferlement, le pouvoir tente de garder la main, dans un contexte où les plus habiles des internautes contournent facilement la censure. Facebook et Twitter sont interdits. En décembre 2011, le ministère de la sécurité a introduit l’obligation de s’enregistrer avec son nom réel. En avril Weibo et QQ.com, 2 réseaux sociaux avaient été fermés pendant 3 jours, après une contagion de critiques contre la censure. Beaucoup soupçonnent que l’initiative venait des compagnies elles-mêmes.


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