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Diplomatie chinoise et méfiances indiennes

Li Keqiang a inauguré son action extérieure par quatre visites importantes. Les deux premières en Asie du Sud, en Inde et – exercice d’équilibre obligé -, chez le rival pakistanais ; les deux autres en Europe, avec des étapes en Suisse et en Allemagne. Mais, il est évident qu’après les récentes tensions militaires entre Pékin et New Delhi dans la zone himalayenne, la visite en Inde, qui fut la plus longue des quatre, avec une étape à Mumbai, revêtait pour le PM chinois une signification stratégique de premier ordre.

Dans sa panoplie des relations extérieures, Pékin a d’ailleurs toujours accordé une intense priorité à ses grands voisins, que sont la Russie, le Japon et l’Inde. Avec Tokyo, les relations sont tendues depuis plusieurs mois ; Xi Jinping vient de visiter Moscou sur fond de vastes projets d’hydrocarbures cruciaux pour l’économie des deux pays.

En se rendant en Inde, Li Keqiang s’est appliqué à désamorcer une sévère crise des frontières, dans une zone mal délimitée par une ligne provisoire, stratégiquement instable, au climat difficile, revendiquée par les deux pays, qui plus est sur le terrain même des affrontements de 1962 où l’armée indienne avait subi une humiliante défaite contre l’APL.

La dernière visite en Inde d’un haut dirigeant chinois ne remonte pas à très loin puisque Hu Jintao s’y était rendu en mars 2012 pour le 4e sommet des BRICS. Preuve que la situation entre les deux pays est volatile, à l’époque on avait surtout beaucoup parlé de relancer les échanges commerciaux, de corriger le déficit commercial de l’Inde qui dépasse 28 Mds de $, et déclaré que l’année 2012 serait celle de l’amitié sino-indienne.

A peine plus d’une année plus tard le climat n’était plus à l’apaisement, mais aux crispations territoriales récurrentes assorties de mouvements de troupes et de déclarations nationalistes qui firent craindre un dérapage militaire sur les hauteurs glacées de l’Himalaya.

Ce n’est pas la première fois que New-Delhi et Pékin tentent de raccommoder une relation mise à mal par un grave déficit de confiance, qui s’est parfois exprimé avec violence autour de la question des frontières. Les litiges frontaliers ne sont certes pas les seules causes des préventions réciproques. Mais ils renvoient à une douloureuse humiliation subie par l’armée indienne et reste le lieu des provocations chinoises récurrentes, au point que leur résolution semble constituer, au-delà des bonnes paroles et des promesses, un préalable incontournable à une amélioration véritable des relations bilatérales.


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