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›› Politique intérieure

En route pour le 18e Congrès

Le renouvellement des élites.

Le 18e Congrès sera le théâtre d’un des plus vastes changements de personnels depuis trente ans. Il renouvellera les principales têtes politiques de la Chine, les autorités économiques et une bonne partie de la Commission Militaire Centrale.

Dans une étude parue en ligne dans China Leadership Monitor, Cheng Li note que, dans un contexte où, lors des Congrès, le renouvellement des responsables est en moyenne de 62%, cette fois, il touchera 70% de l’ensemble des membres du Comité Permanent, du comité exécutif du Conseil d’Etat et de la Commission Militaire Centrale. Au Comité Central, les nouvelles têtes représenteront entre 60 et 65 % des membres.

Cette densité de changement, qui se double de la tendance nouvelle de quelques célébrités politiques à pratiquer de très actives campagnes d’autopromotion relayées par la presse, exerce une forte pression sur le Parti peu habitué à tant de publicité sur ses membres et leurs rivalités politiques.

Dans le collimateur des médias apparaissent des figures rivales déjà connues, comme les Secrétaires Généraux de Chongqing et de Canton, Bo Xilai et Wang yang (voir notre article), en même temps que des rumeurs sur des signes de fractures au sein du système (retour de puissance de la faction Jiang Zemin, affaiblissement de Li Keqiang, montée de l’influence de Wang Qishan, rivalités Bo Xilai – Wang Yang etc.).

Pour beaucoup, toute cette agitation peu propice au choix serein des dirigeants est une dérive néfaste à l’Occidentale. Pour quelques autres, elle est un pas vers plus de transparence du processus de sélection des élites et incite à étendre le vote démocratique. On n’en est pas là. Il s’en faut de beaucoup.

Cette fois encore, et en dépit des avancées de l’information politique, le renouvellement des élites de ce système consensuel sera l’objet d’intenses tractations opaques qui visent aussi à partager les prébendes liées aux strates élevées du régime. Les prétendants, observés par leurs anciens, encore en fonctions ou à la retraite, doivent affirmer leur personnalité, mais surtout leur absolue loyauté au Parti, garantie ultime de la pérennité du pouvoir.

Dans ce contexte, où depuis Deng Xiao Ping, l’obligation de consensus finit toujours par gommer les rivalités, les surprises sont rares. A moins que la dimension des défis et l’affaiblissement irrésistible de l’empreinte de Deng, phare incontesté de la ligne politique du Parti depuis 30 ans, ne brouillent les cartes, favorisant les divisions irréconciliables.

Dans ce cas, il faudra s’attendre à ce que l’APL qui intervient peu dans le débat politique, mais dont l’influence en politique étrangère s’alourdit, et dont la mission interne est de garantir la stabilité du pays et « le rôle dominant du Parti », devienne à la fois un acteur et un enjeu.


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