Your browser does not support JavaScript!

Repérer l'essentiel de l'information • Chercher le sens de l'événement • Comprendre l'évolution de la Chine

›› Chronique

La France et l’électro-nucléaire à Taiwan

Quelles opportunités subsistent pour l’industrie française ?

Dans cette tenaille, quelles que puissent être les options et hypothèses ou scenarii pour l’électronucléaire taïwanais, quelles chances subsistent pour l’industrie nucléaire française ?

C’est le sujet imposé de la présente dissertation.

Pour le discerner, il convient d’être exhaustif, et il faut - une fois de plus - pour lire l’avenir, regarder en arrière — selon le proverbe chinois bien connu.

Viénet poussa alors plus loin sa démonstration et il prépara pour Framatome (et au bénéfice de Cogema) un projet assez ambitieux d’un triangle vertueux, qui fut bien accueilli en Chine et à Taiwan mais combattu en France par les fanatiques des cercles vicieux.

Viénet préconisait une évacuation, dès que possible, sinon de la totalité du moins de 3 000 tonnes des combustibles usés des quatre tranches de l’agglomération de Taipei, puis la cession à la Chine - par anticipation (ces produits de fission vitrifiés étant fongibles) - de quelques centaines de tonnes de PF (les produits de fission, les ultimes et véritables déchets) vitrifiés déjà entreposés à La Hague, libérant ainsi de manière irréversible et certaine les parties concernées de l’obligation de ne pas conserver de déchets d’origine étrangère en France.

Le retraitement de ces 3 000 tonnes pouvait alors commencer au gré du calendrier de travail de La Hague et, le moment venu, le MOX (Pu et U issus du recyclage) mis à la disposition des centrales d’origine française du GuangDong (ou d’autres électriciens européens). Le profit pour l’industrie français était ainsi doublé, considérable, et sans risque.

Tout cela ayant un coût, aux frais largement avancés de Taipower. Pour le compenser de manière positive, et exemplaire, pour toutes les trois parties concernées, Viénet ajoutait le troisième coté du triangle, la construction à HuiAn au FuJian (face à Taiwan) de deux tranches nucléaires d’origine française comme celles de DaYa Bay, l’une pour alimenter la province, l’autre pour alimenter Taiwan - par un câble sous-marin en courant continu d’une centaine de kilomètres de longueur. Sur ce genre de distance la transmission sous-marine est facile et peu coûteuse - en courant continu, ce qui tombe bien puisque la fréquence du courant alternatif à Taiwan est de 60 périodes et en Chine de 50 périodes.

Ce câble aurait même pu être implanté avant même la construction de deux réacteurs, pour prouver le mouvement en marchant. Se souvenir que les câbles téléphoniques et internet traversent le détroit depuis belle lurette et que l’île taïwanaise de Quemoy (JinMen) est alimentée en eau depuis le continent. L’époque des bombardements de 1958 est donc bien révolue.

Se souvenir qu’à cette époque, il y aura bientôt trente ans, la Chine était moins riche qu’aujourd’hui et le FuJian peinait à obtenir l’autorisation de construire sa première centrale nucléaire.

Aujourd’hui, la Chine prête ses abondantes réserves de devises aux Occidentaux, construit plus vite et mieux les EPR français que Framatome-EDF, et le FuJian compte six tranches nucléaires.

Mais à cette époque le contexte était très différent, et les deux rives du Détroit de Formose étaient soucieux de développer des relations économiques cordiales, soucieux de trouver une tierce partie facilitant - au plan technologique et au plan contractuel - leur dialogue bilatéral informel et - relativement - prometteur.

Les responsables concernés de Pékin et du FuJian organisèrent plusieurs rencontres avec Viénet pour faire avancer le brainstorming.

Le triangle ainsi proposé par Viénet triplait en fait la facturation du recyclage, et d’autant les profits pour l‘industrie française, tout en démontrant au public taïwanais que l’électricité nucléaire avait toutes sortes d’avantages, et méritait d’être maintenue, voire développée.


• Commenter cet article

Modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

• Vos commentaires

Par Pieter Stern Le 25/02/2020 à 17h55

La France et l’électro-nucléaire à Taiwan

Un de vos meilleurs articles et ça n’est pas peu dire. Encore un exemple édifiant du brio de la France à l’étranger !

• À lire dans la même rubrique

Commission mixte scientifique 2024 : et après ?

Chine - France : Commission mixte scientifique 2024, vers une partie de poker menteur ?

A Hong-Kong, « Un pays deux systèmes » aux « caractéristiques chinoises. »

Chine-Allemagne : une coopération scientifique revue et encadrée

Pasteur Shanghai. Comment notre gloire nationale a été poussée vers la sortie