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Les difficultés du rééquilibrage social

Le fardeau des travailleurs migrants.

Selon les statistiques officielles, en 2012 la Chine comptait encore 262 millions de migrants, soit près de 20% de la population vivant et travaillant parfois dans les conditions d’une expatriation précaire. En augmentation de 3,9% par rapport à 2011, le nombre pose de considérables défis sociaux au régime.

Le problème est enkysté. Au lieu de se résorber il s’aggrave. Et le pouvoir le sait. A l’automne dernier, le China Daily citait Li Tie Directeur du développement urbain à Commission Nationale pour la Réforme et le Développement qui pointait du doigt l’urgence de trouver une réponse « nous devrions briser les barrières du Hukou et accorder le droit de migrer à tous les ruraux, tout en les faisant bénéficier des mêmes services publics que les urbains ».

Mais il précisait aussitôt les obstacles à la réforme : « la suppression du Hukou augmenterait la dépense publique, heurterait les intérêts de la majorité des citadins et aurait un impact sur les surfaces cultivées [NDLR que le gouvernement tente de préserver]. Il ajoutait qu’il était difficile de concilier autant de contraires surtout, précisait-il, que les « résidents des villes, qui ont un grande influence sur les médias et la politique, comparée à la faible capacité de pression des migrants, seront réticents à accorder à ces derniers les mêmes accès aux services publics ».

Un des résultats de ces iniquités est la survivance des « cliniques au noir » qui continuent à exister en dépit des efforts du gouvernement pour les fermer. 2000 d’entre elles ont en effet été supprimées depuis 2010, mais, à peine fermées, beaucoup ouvrent à nouveau dans les parages immédiats. Aucun chiffre officiel sur le nombre de cliniques pirates n’existe, mais selon les statistiques du ministère des ressources humaines, seulement 20% des migrants ont une assurance maladie. Encore ces derniers doivent-ils avancer l’argent des soins, dont le remboursement est compliqué par la bureaucratie.

Une récente enquête de l’Institut de Sociologie de l’Université du Peuple effectuée auprès de 2011 migrants dans 20 grandes villes de Chine montre que la plupart se considèrent « exclus, acculés à un statut social dégradé, menant une vie ennuyeuse, sur laquelle ils n’ont aucune prise ». Ce qui conduit le professeur Hu Ping, qui a dirigé l’enquête, à mettre en garde le gouvernement : « il convient de porter attention au migrants, non seulement en termes de satisfactions matérielles, mais également pour qu’ils soient acceptés et respectés dans la société… » .

Ye Yumin, professeur d’administration publique à Renmin ajoute que si l’urbanisation n’est pas l’occasion d’une promotion sociale, elle aura échoué. Entre 2000 et 2010 la population des migrants de Shanghai a presque triplé et représente aujourd’hui 9 millions sur les 23 millions de résidents et près de 60% des 20 à 34 ans. Mais dans cette période la qualité de l’éducation et des emplois auxquels ils peuvent prétendre ne s’est pas beaucoup améliorée.


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