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Les difficultés du rééquilibrage social

BREVES (2)

Inquiétante omerta autour de milliers de carcasses de porcs. Grippe aviaire. Début de psychose

Pour l’instant, aucune autorité locale ou nationale n’a donné la moindre explication aux plus de 11 000 cadavres de porcs flottant depuis début mars dans les eaux du Huangpu, l’affluent du Yangzi Jiang qui traverse Shanghai. Les nombreuses rumeurs ont fait état d’un virus mortel ou d’une escroquerie à l’assurance. Ou encore d’une action concertée pour maintenir le prix du porc poussé à la baisse par le développement sauvage des fermes d’élevage. Aucune n’a été confirmée.

Mais selon de nombreux témoignages publiés dans les médias chinois, parfois repris par la presse étrangère, le présence des carcasses de porcs serait liée à une action virulente des pouvoirs publics pour mettre fin au très lucratif commerce souterrain des porcs morts de maladie. Selon le Wen Wei Po de Hong Kong, « les milliers de carcasses de porcs repêchées dans le Huangpu en mars, ont levé le voile sur le trafic occulte de viande de porcs malades, vendue à des restaurants de Shanghai. »

Les 10 000 carcasses – probablement plus, disent les internautes chinois – viennent du Zhejiang à 100 km au sud-ouest de Shanghai où les producteurs de porcs avaient l’habitude de jeter sur le bord des routes les porcs morts, qui étaient aussi ramassés par des petites entreprises qui revendaient la viande à Shanghai pour la consommation humaine. En décembre 2012, à Jiaxing, où sont élevés et abattus 7 millions de porcs par an, la police avait arrêté 17 membres d’un abattoir clandestin qui avaient vendu 77 000 des carcasses de porcs sans aucune garantie sanitaire.

Échaudés par la répression, les restaurateurs auraient mis fin à leurs achats, au moins publiquement, poussant les « producteurs » à se débarrasser en urgence de leurs stocks, qui étaient autant de pièces à conviction. Mais, Wang Changjiang, vice-directeur du bureau vétérinaire de ministère de l’agriculture à Pékin a démenti cette explication expliquant que les carcasses étaient celles « de porcelets sans valeur, même pour les trafics illégaux ».

Si l’hypothèse des trafics était avérée, on peut penser que le Parti, conscient de l’image détestable que véhiculerait la reconnaissance de trafics hautement inquiétants pour la santé publique et catastrophique pour la réputation de l’industrie touristique, hésite à communiquer clairement sur le sujet. Au-delà des préoccupations d’image, la question des causes de la mort d’un aussi important cheptel et des conséquences pour la qualité de l’eau demeure.

Alors que sur les réseaux sociaux, les résidents expriment leur inquiétude, les autorités de Shanghai s’emploient à rassurer, affirmant que la qualité de l’eau a été restaurée après une coupure partielle. Mais les causes de la mort des porcs n’ont toujours pas été déterminées. Des traces de virus porcins ont été découverts sur quelques carcasses – « mais il s’agit d’affections banales chez les porcs non transmissibles aux humains » - précise la municipalité de Shanghai.

Début avril les autorités sanitaires de Shanghai ont démenti les rumeurs selon lesquelles 2 décès récents de résidents de Shanghai dus à un nouveau virus H7N9 de la grippe aviaire pouvaient avoir été causés par les carcasses de porcs infectées.

Il n’empêche qu’une nouvelle angoisse est en train de monter autour des cas de grippe aviaire. Au 3 avril les autorités sanitaires chinoises avaient déclaré 9 cas. Parmi eux 2 sont décédés à Shanghai, et un troisième dans le Zhejiang, un autre dans l’Anhui se trouve dans un état critique, tandis que 4 cas sont traités en soins intensifs à Nankin.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) enquête sur l’épidémie de H7N9, mais affirme n’avoir aucune preuve que la souche puisse se transmettre d’une personne à l’autre. Il se pourrait que ce soit la toute première fois que les êtres humains contractent le virus H7N9 de la grippe aviaire.

La souche la plus courante de la grippe aviaire, le virus H5N1, a coûté la vie à 371 personnes à travers le monde au cours des dix dernières années. La majorité des cas de grippe aviaire chez l’homme proviennent de contacts étroits avec des volailles infectées. Les chercheurs redoutent que le virus puisse éventuellement se muter en une forme très contagieuse chez les humains, provoquant une pandémie.


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