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Mer de Chine du sud : Pékin propose des exercices militaires à l’ASEAN. Décryptage

Le Japon et l’Inde s’invitent à la table des disputes.

Le président vietnamien Truong Tan Sang est reçu au Japon par l’Empereur Akihito le 17 mars 2014.

En juin dernier, Shinzo Abe était à Manille où furent discutés des exercices conjoints avec la marine japonaise et le transfert de patrouilleurs aux garde-côtes philippins. Des pourparlers sont en cours pour l’acquisition par Manille d’aéronefs de surveillance maritime. Fin septembre, la visite retour de 4 jours à Tokyo de Benigno Aquino donna lieu à une déclaration commune sur « la solution pacifique des différends ».

Agacé, Pékin rappela sa « souveraineté indiscutable sur les îlots et les eaux adjacentes », tandis que le ministre de la défense japonais répétait que la situation en mer de Chine du sud était un défi de sécurité pour Tokyo. Avec l’approbation par la diète, le 18 septembre dernier, d’un amendement à la loi sur la sécurité, autorisant l’engagement des forces d’auto-défense hors du périmètre de l’archipel, aux côtés d’un allié, la force de frappe navale combinée des États-Unis et du Japon devient un puissant outil dissuasif qui trouble le jeu chinois.

L’attention de Tokyo s’est aussi tournée vers Hanoi, devenu la première cible de l’aide directe japonaise dont une part importante est destinée à la coopération sur les questions de sécurité maritime qui, en 2015, se monte à 1,6 Mds de $. En septembre, la marine vietnamienne a pris livraison des 2 premiers gardes cotes japonais d’occasion jaugeant 800 tonnes sur un total de 6. Comme avec Manille, la coopération navale est orientée vers les techniques de surveillance côtière, avec une priorité : tenir à distance les nombreuses intrusions des pêcheurs chinois dans les eaux vietnamiennes.

L’autre grand voisin qui s’insinue en Asie du Sud-est, partie prenante indirecte de la querelle en mer de Chine du sud, est l’Inde. Avec le Vietnam qui, comme New-Delhi, fut un ancien allié de l’URSS durant la guerre froide, les relations datent des années 60. Récemment, à la suite des visites croisées du président indien Pranab Muckherjee à Hanoi (septembre 2014), du Premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung à New-Delhi un mois plus tard, à quoi s’ajoute la visite en Inde en mai dernier du Ministre de la défense vietnamien Phùng Quang Thanh, la relation entre Hanoi et New-Delhi a évolué autour de nouvelles préoccupations de sécurité, là aussi assorties de coopérations entre garde-côtes et de livraisons de patrouilleurs.

Dans ce contexte, les déclarations des autorités indiennes sur la liberté de navigation et les tensions en mer de Chine du sud, ont, sans équivoque, plusieurs fois ciblé la Chine : en octobre 2014, celle du président indien Pranab Muckherjee avec le n°1 du Parti communiste vietnamien Nguyen Phu Trong, en septembre 2014 et en janvier 2015, celles de Narendra Modi avec Obama, lors de leur première rencontre à Washington et, 4 mois plus tard, lors la fête nationale indienne où le président américain était l’invité d’honneur.

*

Tel est le climat général qui dessine le spectre, très redouté par les élites chinoises, de l’encerclement, en dépit des puissantes relations commerciales de la Chine dans la région, aujourd’hui encore renforcées par le vaste projet « Yi Lu Yi Dai » (2) qui étend l’influence économique chinoise dans toute l’Asie du Sud-est, vers l’Asie Centrale, le Moyen Orient et l’Europe. A cette tendance qui concentre les critiques de tous les grands et petits voisins contre Pékin, le Bureau Politique chinois vient de riposter par la proposition du ministre de la défense d’organiser avec les pays de l’ASEAN des manœuvres navales conjointes.

Note.

(2) Un des exemples récents de la force de projection commerciale et industrielle chinoise dans la région est l’attribution à China Railway International Co.Ltd (CRI) au détriment du Japonais Kawasaki, du chantier de TGV Jakarta – Bandung pour un budget initial évalué à 5,5 Mds de $. CRI détiendra 40% des actions du consortium avec 3 groupes indonésiens. Début des travaux en 2016. Un point d’achoppement est la tendance chinoise à importer sa propre main d’œuvre, au détriment des locaux.


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