Your browser does not support JavaScript!

Repérer l'essentiel de l'information • Chercher le sens de l'événement • Comprendre l'évolution de la Chine

›› Album

Pékin ce n’est pas de la tarte

Chapitre V

- Premièrement, je ne suis pas superstitieuse. Deuxièmement, je ne le dis pas à tout le monde : je le dis aux copains que ça fait rire et aux cons que ça dérange ! Pas aux autres ! Ces mecs du Quai d’Orsay, ce sont tous des eunuques ! Il n’y a que leur mesquinerie qui puisse rivaliser avec leur connerie ! Et tu voudrais que je les ménage ! Faudrait peut-être qu’ils songent à embaucher des hommes comme moi, s’ils veulent remettre leur maison sur pied... Tout part en couille là-dedans ! Bon, à part ça, vous allez les arrêter oui ou non ?

- On va peut-être y arriver grâce à toi, ma belle, lui dis-je en lui faisant la bise pour prendre congé, si je retrouve le propriétaire actuel de ta ligne, j’aurais fait encore quelques pas dans leur direction. Alors surtout, ne va pas téléphoner à ton ancien numéro, sitôt que j’aurais le dos tourné ; tu risquerais de leur mettre la puce à l’oreille et de tout foutre en l’air. Je compte sur toi...

Finet-Dinon m’attendait au volant de sa voiture, un autre passager à ses côtés. La tempête de sable pesait, basse et lourde comme un couvercle, sur la ville gémissante, en proie aux longs bouchons... Mais le vent venait de se lever, laissant entrevoir çà et là, des lueurs d’espoir et des écharpes de visibilité qui se découpaient dans le manteau de poisse comme des lambeaux d’ouate cotonneuse, arrachés à la doublure d’une pelisse déglinguée... Je lui fis un petit signe pour lui demander de descendre de voiture pour m’entretenir quelques instants avec lui :

- Avant toute chose, dis-moi ce que tu as fait de la ligne de Catouelle, celle sur laquelle appelait un détraqué ?

- C’est quoi encore ce traquenard ? Tu pourrais commencer par me dire bonjour et si tu veux une ligne fixe, dis-le-moi, je t’en ferai tirer une neuve plutôt qu’une ligne pourrie. La ligne que tu cherches, elle est dans un appartement dans le troisième immeuble de la résidence, mais l’appart est vide maintenant.

- Qui habitait dedans ?

- Personne. Je l’avais retenu pour un ingénieur de chez Plastic Omnium qui devait résider à Pékin, mais finalement le gars résidera à Shanghai.

- Personne n’a habité là ?

- Si, un Corse pendant une quinzaine de jours, mais il est parti depuis.

- Un Corse ?

- Oui, un certain Cucchini, un mec que connaissait Baraka, le patron du Service Culturel. Il est là pour l’exposition des peintres impressionnistes. Je lui ai laissé l’appartement pour le dépanner quelque temps.

- Qu’est-ce que tu sais sur lui ?

- Pas grand-chose de plus que ce que je viens de te dire ; C’était un copain de Baraka, je ne lui ai pas demandé ses papiers ni les raisons de son séjour. Il est fort poli au demeurant... Je lui ai proposé de prendre un verre lorsque je lui ai remis les clés de l’appartement mais il a refusé ; il avait quelque chose d’urgent à faire... Demande à Baraka si tu veux en savoir plus.


• Commenter cet article

Modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

• Vos commentaires

Par Anonyme Le 31/10/2006 à 12h12

> Pékin ce n’est pas de la tarte

je reconnais les principaux personnages et je pense que l’auteur est l’un d’eux ! Il habite au-dessus ! Si c’est lui, il comprendra mais je ne dévoilerai rien c’est beuacoup plus amusant sans rien savoir, même si on sait que tout le monde sait !

• À lire dans la même rubrique

La comédienne et réalisatrice Jia Ling, « star » des réseaux sociaux

Bataille idéologique et graffitis à Brick Lane

Le rêve chinois à la gloire de Messi

Wu, le policier à la retraite et le Sniper. Polars taïwanais chez Gallimard

C.C.Eyes only. Pour les Conseillers du Commerce Extérieur confinés à Shanghai. Chapitre VII