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Pékin et l’imbroglio du Moyen Orient. Priorité aux intérêts chinois

Risques de réactions en chaîne. La stratégie occidentale remise en cause.

Pékin et Moscou ont jusqu’à présent accepté l’opprobre des opinions publiques et des gouvernements occidentaux. A contre courant des pressions européennes et américaines, ils plaident la négociation avec la Syrie et l’Iran.

Faisant cela, ils prennent le risque d’apparaître les alliés cyniques d’un régime qui massacre sa population et d’en appuyer un autre, également autoritaire, dont les ambitions nucléaires avérées par l’AIEA, menacent, par contagion, de faire exploser le régime de non prolifération, déjà bien fragilisé par l’hypocrisie qu’il sous-tend. Mais ils n’en ont cure, car ils craignent que les pressions occidentales provoquent un emballement dangereux, menaçant directement leurs positions et leurs intérêts.

Sur l’affaire syrienne, répondant aux accusations américaines à l’ONU, Pékin, qui exprime de plus en plus sa méfiance à l’égard de l’Ouest, remet en cause la stratégie générale des Etats-Unis et de leurs alliés dans le monde arabe, laissant paraître la crainte que son appui à une résolution du Conseil de sécurité contre Damas, puisse conduire à une nouvelle intervention militaire.

Dans un article du Quotidien du Peuple du 6 février, signé du pseudonyme « Zhong Sheng, - La voix de la Chine », le Bureau Politique explique que « les interventions des forces occidentales en Lybie, en Afghanistan et en Irak ont démontré que la stratégie des « Regime change » était une erreur ». Il ajoute : « aujourd’hui la situation en Syrie est extrêmement complexe. Appuyer un parti contre l’autre éluderait le fond des choses et sèmerait les graines du désastre ».

Au-delà de l’affichage de stratégies contraires, les unes motivées par leurs préoccupations humanitaires, la crainte d’une course à l’atome militaire et la sécurité d’Israël, les autres privilégiant la stabilité régionale, la souveraineté nationale et le dialogue, on perçoit un extraordinaire enchevêtrement de non-dits.

Ces derniers vont des craintes internes de Pékin et Moscou dont les régimes redoutent la contagion démocratique, à la rivalité stratégique avec Washington, qui s’exprime aussi en Europe de l’Est, en Asie Centrale et en Mer de Chine ; en passant par le poids du lobby juif aux Etats-Unis, la méfiance des états arabes à l’égard de Téhéran et l’iniquité du traité de Non Prolifération (TNP), véritable appel à la prolifération.

Auxquels s’ajoutent les haines vivaces qui dépassent les frontières, opposant l’Iran shiite et ses alliés aux monarchies arabes sunnites. (Voir à ce sujet l’article de Foreign Affairs d’octobre 2011).

Ces dernières sont – et ce n’est pas la moindre des contradictions - tout à la fois soutenues par Washington et, elles aussi, préoccupées par les possibles ébranlements démocratiques, tandis que la mouvance salafiste extrême, qui se réclame aussi de la Sunna, diffuse une idéologie de lutte contre l’Occident.


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