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Point sur la compétition technologique Chine – Etats-Unis

La bataille de l’Intelligence artificielle.

En 2017, Pékin annonçait son intention de placer la Chine en tête des recherches et des applications de l’IA d’ici 2030 dont l’industrie serait d’ici là estimée à 130 Mds de $. Des milliards ont déjà été investis dans le secteur par Alibaba et Baidu qui, tirant profit de l’ouverture de la recherche américaine, ont installé leurs propres laboratoires dans la Silicon Valey.

Les deux sont ainsi devenus des mastodontes, surpassant leurs rivaux mondiaux dans des domaines tels que les algorithmes, le commerce électronique et la reconnaissance faciale. L’énorme population, la paranoïa du contrôle et l’attitude chinoise plus laxiste en matière de protection des droits et de la vie privée ont permis de générer d’énormes quantités de données, principal carburant de la recherche en intelligence artificielle.

Pour autant, s’il est vrai que la Chine a pris de l’avance dans certaines applications de l’IA comme la reconnaissance faciale, elle n’est pas en tête dans tous les domaines. Grâce à la puissance de leurs algorithmes, les géants américains comme IBM, Microsoft ou Google la dépassent dans la recherche fondamentale, notamment quand il s’agit d’explorer les capacités des machines dans les domaines de la perception sensible et de la créativité autonome. Lire : Intelligence artificielle. Mythes et réalités.

Science quantique. Avance américaine en recherche fondamentale. Percée chinoise en science appliquée.

A la différence des actuels ordinateurs qui utilisent le code numérique binaire pour stocker les données et les utiliser, les ordinateurs quantiques tirent profit du principe de superposition simultanée de plusieurs états des particules subatomiques qui accélèrent considérablement les calculs.

Dans ce domaine où la connaissance balbutie, Google et IBM sont clairement en avance dans la recherche fondamentale, alors que les Chinois font des progrès notables dans les applications directes comme le cryptage. Lire : Du TGV à l’espace, l’innovation chinoise en marche.

En 2016, la Chine a lancé un satellite baptisé Micius (du nom du philosophe chinois 墨子Mozi - 400 av. JC) équipé d’un système optique révolutionnaire utilisant les propriétés de connectivité des particules subatomiques mises à jour par la physique quantique pour sécuriser les transmissions par satellite.

Pilotée par Pan Jianwei, physicien formé à Vienne à l’école d’Anton Zellinger, l’expérience a utilisé la connectivité pour, à partir du satellite, envoyer par le biais de faisceaux de photons les clés de cryptage à trois observatoires terrestres situés en Chine. L’inviolabilité du système vient du fait qu’une tentative d’intrusion modifie les caractéristiques du photon à l’arrivée.

Au-delà de l’expérience de sécurisation des messages, l’expérience qui bénéficie de 10 Mds de $ de crédits publics, vérifie la théorie de la connectivité des particules subatomiques à des distances supérieures à 2000 km. Anton Zellinger qui pousse l’agence spatiale européenne à lancer ses propres « satellites quantiques » est persuadé que l’internet du futur sera basé sur ces techniques.

Lire : La Chine à la pointe de la physique quantique ?.

Semi-conducteurs. Important retard chinois.

La Chine a déjà dépensé des dizaines de milliards de dollars pour rattraper son retard dans le secteur des semi-conducteurs, composants essentiels des téléphones portables des ordinateurs plus rapides et de la vaste panoplie des armes dites « intelligentes » (drones de reconnaissance et armés, missiles de croisière etc.).

QC rend régulièrement compte des efforts chinois dans ce domaine.
- Compétitions, libre marché, transferts de technologies et sécurité nationale. La psychose sino-américaine des microprocesseurs.
- L’impitoyable guerre des microprocesseurs. (Suite).
- Percées technologiques de la fin d’année 2019.
- Les efforts « techno-nationalistes » de Pékin.

A ce stade, en dépit des efforts, les plus récentes statistiques montrent que le niveau des ventes américaines de microprocesseurs en Chine reste stable à 47,5% du total des achats chinois. Parmi les dix premiers producteurs mondiaux de « puces » on trouve 6 Américains, 2 Coréens, un Taïwanais et un Japonais. Pas de Chinois.

Cela dit, la Chine a récemment surpris les observateurs en remplaçant les puces américaines de la plupart des appareils électroniques de ses sociétés publiques par une combinaison de puces chinoises et de puces provenant de sociétés non américaines.

À court terme, la stratégie chinoise en matière de semi-conducteurs est axée sur la réduction de la dépendance aux États-Unis, ce qui l’oblige à trouver d’autres substituts non chinois. À long terme, cependant, il ne fait pas de doute que les investissements massifs consentis par la Chine dans la fabrication de puces finiront par payer.

Véhicules autonomes. Cloisonnement prévisible du marché mondial.

Dans le secteur des véhicules sans chauffeurs, Waymo (Google) et General Motors ont dans leurs laboratoires de la Silicon Valley, pris un temps d’avance sur les technologies des senseurs tels que radars et caméras, tandis que la maîtrise américaine des semi-conducteurs confèrent aux groupes américains une avance de deux à trois années.

A plus long terme, les difficultés d’accès au vaste marché chinois en partie fermé pour des raisons de sécurité aux technologies de positionnement et où les étrangers sont contraints de partager leur technologie avec les partenaires locaux, tels que Baidu, Didi Chuxing Technology et Pony.ai., dessine un paysage global cloisonné où les constructeurs de véhicules autonomes se développeront d’abord sur leur marché respectifs. Lire : Percées technologiques de la fin d’année 2019. (voir le § automobiles et trains sans chauffeurs).

Récemment, la société KPMG International a classé les pays (pdf) en appréciant leur préparation à un monde de véhicules sans chauffeur. Les critères sont : 1) la législation, 2) Le niveau technologique, 3) l’infrastructure, 4) le degré d’acceptation des consommateurs. En tête : Les Pays Bas, Singapour et les États-Unis. Le Royaume Uni et l’Allemagne sont 5e et 6e. La France est 13e. La Chine 16e.


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