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›› Politique intérieure

Sévère charge du China Daily. Nouveau craquement dans la scène politique chinoise

Commentaires.

1.- Ce n’est pas la première fois que le Parti dénonce la corruption et les dérapages éthiques des cadres. Pourtant, cette fois, la charge va plus loin. Elle cible non seulement les symptômes du mal, mais ses racines, qui sont un effet du système politique chinois.

Selon Xiang Lanxin, le Parti est au centre d’une vaste organisation de captation de la richesse publique au profit de l’oligarchie, qui nourrit les inégalités et les frustrations du peuple, provoquant de graves vulnérabilités. Wang Yang et Bo Xilai sont renvoyés dos à dos, comme des épiphénomènes, dans un contexte où, sans la correction des abus dénoncés tout au long de l’article, aucune réforme sociale ne pourrait renforcer la légitimité du Parti ni réduire la rancœur populaire.

2.- Alors que les « fils de princes » sont attaqués frontalement, Zhu Rongi, et Wen Jiabao sont évoqués avec plus de complaisance, même si une allusion cible les dérives du népotisme familial des réformateurs. On notera cependant qu’au contraire de ces derniers, qui prônent une réforme politique et l’instauration de contrôles publics, Xiang ne propose pas de solution directe pour corriger les dysfonctionnements, qu’il se contente de dénoncer.

3.- Si l’article avait été publié dans un journal étranger, il ne serait qu’une analyse de plus des fragilités bien connues, y compris par le pouvoir, du système politique chinois. Mais son apparition dans un quotidien contrôlé par le Parti, ses attaques sans nuance contre le caractère illégitime des fils de Princes, la dénonciation du discrédit qui pèse sur toute la classe politique, la stigmatisation de l’échec de l’harmonie sociale prônée par Hu Jintao, dû aux corruptions massives, conséquences fatales d’un système tout entier organisé pour l’appropriation par les élites de la richesse nationale, sont autant de remises en cause du Parti et de sa philosophie du pouvoir.

Après les menées de Wen Jiabao et des réformateurs pour plus d’ouverture, suivies par les mémoires incorrectes de Zhu Rongi et les attaques en règle contre la mouvance néo-maoïste, cette offensive contre le système et son incapacité à se réformer résonne comme un sérieux craquement dans la scène, supposée consensuelle, de la politique chinoise.


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