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Après les récentes déclarations de Paris, Washington et Londres, laissant envisager des attaques par missiles contre la Syrie pour réagir aux soupçons d’utilisation d’armes chimiques par Bashar el Assad, mais suivies de la rétractation des deux derniers sous la pression de leurs opinons publiques, la Chine prend sans surprise clairement position contre une intervention militaire en Syrie quelle qu’elle soit.
Sa réprobation est en phase avec celle de Moscou. Les deux ont en effet anticipé « des conséquences catastrophiques » pour d’autres pays d’Afrique du Nord et du Moyen Orient dans le cas où « une nouvelle fois », dit Pékin, les États-Unis et leurs alliés ignoraient le Conseil de sécurité.
En Chine, les médias officiels dénoncent les accusations sans preuves concrètes d’utilisation d’armes chimiques – Xinhua - et appellent à « toutes les parties opposées aux interventions militaires par une force extérieure à s’unir pour les empêcher en engageant des actions de “ résistance“ » - Global Times -, tandis que le Quotidien du Peuple répète la nécessite d’appuyer une intervention sur des faits dûment avérés par une mission d’enquête qui légitimerait une autorisation du Conseil de Sécurité.
Alors que la Chine et la Russie sont montrées du doigt et suspectées de cynisme face au développement d’un catastrophe humanitaire assortie de l’emploi d’armes chimiques, dont Washington assure que Damas porte la responsabilité, alors que Pékin qui en doute réclame une confirmation par une mission onusienne, il est nécessaire d’examiner une nouvelle fois les raisons du veto chinois contre une intervention militaire sous la conduite de Washington.
Sans nier la noblesse des préoccupations humanitaires qui mobilisent les opinions publiques, l’analyse montre qu’une attaque par missiles telle qu’elle est prévue pourrait présenter bien plus d’inconvénients et de risques que d’avantages.