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1.- CONTROLE MACRO-ECONOMIQUE
Taux de réserve obligatoire des banques.
La 18 mai la Chine a réduit le taux de réserve obligatoire des banques d’un demi-point de pourcentage, après que les statistiques industrielles d’avril aient révélé la plus forte baisse de l’activité depuis 3 ans, tandis que la hausse des exportations stagnait à moins de 5%. C’était la troisième réduction du taux depuis novembre 2011, dans un contexte où les estimations de croissance pour 2012 commencent à baisser en-deçà du 8% et où la demande de crédit reste faible.
Pour les grandes banques publiques le taux est désormais de 20%, tandis que celui des banques de taille moindre sera de 16,5%. Selon les experts cette réduction permettra d’injecter 63 Mds de $ supplémentaires dans l’économie. Cette mesure a été rendue possible par les bons chiffres de l’inflation stabilisée autour de 3,5%.
Baisse des taux d’intérêts.
Le 7 juin la Banque de Chine a, pour la première fois depuis 2008, annoncé une réduction du taux d’intérêt d’un quart de point à 6,31% pour les emprunts. La rémunération des dépôts baisse de la même valeur à 3,25%. Les économistes de la planète y voient le signe d’une inquiétude des dirigeants chinois qui perçoivent un risque d’un freinage de l’économie plus fort que prévu. Par ailleurs, la souplesse accordée aux banques par rapport aux taux de référence du crédit est portée à 20%, contre 10% précédemment.
Cette mesure pourrait annoncer une libéralisation des taux d’intérêt, décision depuis longtemps attendue par les experts financiers et dont l’impact sera essentiel pour une meilleure efficacité du système financier. Ce dernier est encore handicapé par sa rigidité sous le contrôle des grandes banques publiques et un taux de rémunération de l’épargne inférieur à l’inflation. La correction signale aussi une faiblesse de la demande en capital et, peut-être, selon les experts de HSBC, une disponibilité pour engager des réformes cruciales du système financier.
Débats sur la relance
Constatant le freinage de l’économie en avril, le premier ministre appelait, le 20 mai, à une prudente relance lors d’une mission d’inspection à Wuhan. La déclaration de Wen Jiabao initia aussitôt un débat autour des risques de la relance par l’investissement dans les grands projets d’infrastructure (routes, voies ferrées, métros, aéroports), dans un contexte où le pouvoir était placé sous la double pression interne des affaires en perte de vitesse, et extérieure du marché des matières premières, fragilisé par la recul de la demande chinoise.
Dans ce contexte, et tenant compte des mises en garde des experts contre les risques d’une nouvelle relance massive – « nous devons résister à la tentation de l’excès d’investissements » (Liu Yuanchuan professeur à l’Université du Peuple) – le gouvernement a opté pour une « relance contrôlée » pour éviter un freinage trop rapide de la croissance. La construction d’aéroports, de voies ferrées ainsi que de centrales thermiques et nucléaires, joueront comme par le passé un rôle essentiel, alors que le secteur privé est en difficultés.
Ces grands travaux, dont le processus d’approbation a été accéléré s’accompagne d’une hausse des dépenses publiques de 26% au cours des 4 premiers mois de l’année – avec priorité au secteur des transports publics -. C’est la première fois depuis 2009 que la dépense surpasse les recettes. Dans le même temps, le premier ministre a réaffirmé sa volonté de continuer à contrôler les prix de l’immobilier.