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›› Chronique

Coup de projecteur sur le futur pouvoir central chinois. 3e Partie

Wang Huning 王沪宁. L’intellectuel, éminence grise

A 57 ans, Wang Hunning est un homme d’appareil, habitué aux plus hautes strates du pouvoir. Celles du Comité Central, dont il est membre permanent depuis 2002, en même temps qu’il est le Directeur de son Centre de recherches et membre du secrétariat depuis 2007. Ce dernier est le véritable « centre nerveux du parti », qui coordonne le flux des informations vers le Comité Permanent, arrange l’emploi du temps de ses membres et veille à leur logistique ainsi qu’à leur sécurité.

Chercheur en sciences politiques, Wang possède une expérience de professeur associé dans deux universités américaines qui lui confère une autorité indiscutable auprès des hauts dirigeants du régime. Après 10 ans comme membre permanent du Comité Central, sa nomination au Bureau Politique est assurée.

Etudes et carrière.

Né à Shanghai en 1955, Wang est entré au Parti à 29 ans, après avoir étudié le Français et le droit à l’université normale de Shanghai, puis les sciences politiques à Fudan (1978 – 1981). Il avait 33 ans et 4 ans d’ancienneté au Parti quand il fut sélectionné pour une année d’études aux Etats-Unis à l’université de l’Iowa, puis de Berkeley en Californie (1988-1989)

Après ses études il exerça comme professeur, puis titulaire de la chaire de politique internationale à Fudan, où il fut élu doyen de la faculté de droit (1981 – 1995, avec une année d’interruption aux Etats-Unis).

En 1995, il a 40 ans, quand il est affecté à Pékin comme Directeur des Affaires politiques du Centre de recherche du Comité Central, dont il devient le n°2 en 1998, avant d’en prendre la tête en 2002.

Racines familiales, réseau et convictions politiques.

La carrière politique de Wang a été appuyée par Jiang Zemin et Zeng Qinghong à Shanghai, puis à Pékin, où il fut le principal rédacteur de la théorie des « Trois Représentativités », inscrite en 2003 dans la constitution, comme la contribution de Jiang à l’échafaudage idéologique du régime. Il fut également un proche collaborateur de Hu Jintao qu’il a souvent accompagné dans ses voyages en Chine et à l’étranger.

Wang est divorcé sans enfants de Zhou Qi (1996), une de ses collègues étudiantes à Fudan, fille d’un ancien membre de la sécurité d’état et des services de renseignements. L’ex épouse de Wang est aussi docteur en sciences politiques de l’université John Hopkins aux Etats-Unis. Elle exerce aujourd’hui comme chercheur à l’Académie des Sciences Sociales de Pékin.

Au Bureau Politique, Wang pourrait servir comme responsable de la propagande ou n°1 à Shanghai. Très nationaliste, il exprime dans ses livres des idées parfois contradictoires. Partisan d’un état fort et très centralisé, il a développé un concept politique néo-autoritaire appuyé sur la tradition confucéenne d’un pouvoir légitimé par sa vertu, mais dont la logique heurte aussi ses conceptions occidentales d’un état de droit articulé autour de l’indépendance de la justice.

Récemment, prenant exemple sur Qiao Shi, sorti de son silence sur le même sujet, il a fait republier un de ses essais écrit en 1986, dans lequel il disait à peu près la même chose que l’ancien n°2 des années 1990 : « la réunion dans une même institution des organes de sécurité publique, des avocats généraux et des tribunaux est à la l’origine des principaux dérapages de vandalisme, de violations des droits de l’homme et des tortures durant la révolution culturelle, qui ne pouvait se propager que dans un pays dont le système judiciaire n’était pas indépendant ».

Durant les années 1990, il a également écrit de nombreux articles démarqués des idées sur la « puissance douce », de Joseph Nye, ancien Directeur du Centre d’analyse et de renseignement américain, lesquelles ont aussi été développées par Zheng Bijian comme matrice du concept de montée en puissance pacifique de la Chine : « 中国和平崛起 - Zhongguo Heping Jueqi – » , apparu en 2003 lors du forum de Boao.


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