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›› Editorial

Le grand chassé-croisé sino-américain en Asie. Un apaisement en demi-teinte

Lors de sa visite officielle en Chine, le couple présidentiel américain a été reçu le 8 novembre pour une soirée au sein de la Cité Interdite. Le ton adopté par le président américain était bien plus amical qu’au cours des mois précédents. Lors de la conférence de presse commune, le président américain n’a pas pris de questions des journalistes.


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Après la visite officielle de Donald Trump à Pékin, le chassé-croisé sino américain en Asie sur fond du sommet de l’APEC à Danang au Vietnam, suivi par celui de l’ASEAN aux Philippines a semblé adoucir les lignes de front de la rivalité entre Washington, Pékin, Tokyo, Hanoi et Manille. La séquence a même jeté une timide lueur d’éclaircie sur les sombres perspectives de la question nord-coréenne.

Mais au-delà des illusions de l’apaisement le fond des divergences demeure.

Le nouveau dialogue des puissances.

A Pékin, c’est peu dire que l’accueil réservé au président Américain par une pompe proto-impériale marquait une volonté d’apaisement à laquelle Donald Trump a répondu, dithyrambes mises à part, exactement dans les termes souhaités par l’exécutif chinois prônant « la nouvelle relation entre grandes puissances » exprimant le respect mutuel des « intérêts vitaux » de chacun.

Ce thème édifiant était rappelé par un éditorial du Quotidien du Peuple du 10 novembre qui plaçait la Chine au même niveau que les États-Unis dans la gestion des affaires du monde : « un nouveau type de relations entre grandes Nations, sans conflit, ni frictions, respectueux les uns des autres, autorisant une coopération profitable à chacun, dans le but de protéger la stabilité du monde et sa prospérité ».

Pour faire bonne mesure et souligner à quel point la relation sino-américaine était devenue complexe et enchevêtrée, l’auteur rappelait que « les entreprises chinoises implantées dans les vieilles zones industrielles en difficulté des États-Unis comme l’Ohio avaient créé, directement ou indirectement, 2,6 millions d’emplois ».

Se gardant de lancer des attaques directes contre les pratiques commerciales chinoises, Trump n’a certes pas renoncé à défendre les intérêts américains. Mais, sous les applaudissements de l’assistance, il a enveloppé son propos d’une appréciation très positive du nationalisme économique chinois cité en exemple, « capable » a t-il dit « de prendre l’avantage sur les autres ». En même temps, il réservait ses critiques à l’administration Obama à qui il reprocha de n’avoir pas su protéger les citoyens américains.

La volonté d’apaisement a également touché la question nord-coréenne récemment portée au rouge par les menaces et les « bruits de ferraille » américains. A Pékin, D. Trump s’est en effet gardé de renouveler la rhétorique agressive et les mises en garde contre Pyongyang, pourtant répétées quelques jours plus tôt à Tokyo, se limitant à féliciter le président Xi Jinping d’avoir, à la conférence de presse conjointe, exprimé la volonté de dénucléariser la péninsule. Là aussi la presse du régime alignée sur la position officielle était dans le ton de l’apaisement confinant parfois à la sédation, argumentant autour de la perspective, pour l’heure complètement hors sol et irréaliste, d’une « dénucléarisation par le dialogue ».

Plus encore, la modération du Président américain affichée à la satisfaction de la Chine qui, sur la péninsule, ne craint rien plus que le chaos d’un conflit militaire, venait après une séquence à Séoul où, prenant le contrepied de récentes déclarations niant l’utilité d’un dialogue, il a appelé Pyongyang à venir à la table des négociations.

Le tout était entouré des bonnes grâces commerciales chinoises célébrées par le ministre Zhong Shan qui qualifia de « miracle » la somme des engagements et des lettres d’intention bilatérales sino-américaines dont le total des promesses était évalué à 253,4 Mds de $.


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