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Le triangle Chine – Japon – Etats-Unis entre raison et émotion. Quelle sortie de crise ?

Notes de contexte.

Les Senkaku et l’alliance militaire Tokyo – Washington.

Il est vrai que, récemment, les Etats-Unis ont, à plusieurs reprises, rappelé que la zone des Senkaku se trouvait dans le scope des accords de sécurité avec le Japon, obligeant le Pentagone à intervenir en cas d’agression extérieure contre le territoire nippon.

Outre le fait que ce traité date de 1952 et que sa mise en œuvre au XXIe siècle pourrait, pour les Etats-Unis, être plus complexe qu’au sortir de la guerre, il est évident que son application serait bien plus problématique à propos d’un îlot inhabité, que s’il était question de réagir à une attaque contre le cœur du territoire japonais ou contre Okinawa, où sont stationnées les forces américaines.

Le dilemme américain, au demeurant tout à fait théorique car la Chine ne fera pas l’erreur d’attaquer militairement les Senkaku, est d’autant plus embarrassant que la position japonaise sur les îlots est juridiquement mal assurée. Cette appréciation de la situation, qui ne fait pas l’affaire de Tokyo, a récemment été reconnue aux Etats-Unis même par le New-York Times et le Los Angeles Times qui, faisant tous deux appel à des experts chinois et japonais, ont mis à jour la probabilité d’une appartenance chinoise de l’archipel contesté.

Faiblesses des positions japonaises.

Dans un article d’Asia Times du 28 septembre, Peter Lee met à jour les contradictions et la faiblesse des revendications japonaises, comparées à celles sur les îles Kouriles et Tokdo.

Les arguments japonais sur les Diaoyutai / Senkaku se réclament d’abord de la logique des « prises de guerre ». Placées avec Taïwan et les îles Ryukyu sous juridiction japonaise après la victoire contre les Qing en 1895, les îles Senkaku n’ont pas été rendues à la Chine dans le tumulte de l’après-guerre. D’après le Japon, l’affaire doit en rester là.

Mais ce raisonnement contredit la position de Tokyo à propos des îles Kouriles, précisément sous contrôle russe, à la suite de ce que Tokyo considère comme une « prise de guerre soviétique illicite », également favorisée par une imprécision du traité de Shimonoseki (1895), qui ne faisait pas plus mention des Senkaku que des Kouriles.

L’autre argument utilisé par le Japon pour revendiquer les Senkaku, en dehors de ceux déjà faibles liés à l’histoire ou à la force des « prises de guerre », qu’il réfute pourtant à propos des Kouriles, est celui de la légitimité conférée par le contrôle administratif de l’archipel qu’il exerce depuis 1972.

Mais dans ce cas, la dialectique contredit la position du Japon sur l’îlot Tokdo / Takeshima, où, précisément, Tokyo reproche à Seoul d’appuyer sa revendication de souveraineté sur l’occupation de fait par une famille de pêcheurs de poulpes, qui y a construit diverses installations de pêche, à quoi s’ajoutent un phare et des logements pour des garde côtes.

On le voit, l’inconsistance des positions japonaises est flagrante. Un des effets collatéraux de cette incohérence est qu’elle n’encourage pas les Etats-Unis à risquer une conflagration avec la Chine.


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