›› Taiwan
La relation avec Pékin est apaisée. Le KMT n’a plus les coudées franches.
Un regard vers 1996 et les tirs de missiles de l’APL souligne à quel point les relations avec la Chine ont changé, y compris si on les compare à l’époque de Chen Shui-bian, régulièrement insulté dans les médias chinois, avec, en fond de tableau, d’importantes tensions qui inquiétèrent même la Maison Blanche, la conduisant à se rapprocher de Pékin pour éviter un dérapage militaire.
La nouvelle situation apaisée est à porter directement au crédit de Ma Ying-jeou. Au passage, on notera cependant qu’après les cuisants échecs de 2008, Tsai Ying-wen a réajusté la politique du Parti indépendantiste dans un sens moins provocateur. Une initiative qui est probablement en partie à l’origine de son redressement électoral, confirmant que la majorité des Taïwanais sont en même temps attachés à l’identité de l’Ile, séparée de la Chine, mais qu’ils redoutent les tensions avec Pékin.
Dans ce contexte, le KMT ressent déjà le poids des harcèlements législatifs des hussards de l’opposition. Ces derniers ne se priveront pas de critiquer la politique de Ma à l’intérieur sur le partage inéquitable de la croissance et, à l’extérieur, sur les risques d’un rapprochement trop étroit et trop univoque avec Pékin.
Ma Ying Jeou a au demeurant reconnu l’importance des évolutions de l’électorat : « nous respecterons l’opposition et travaillerons avec les autres partis ». La marge de manœuvre du Président réélu reste importante, mais a notablement été réduite. Les initiatives en direction de la Chine pour conforter l’apaisement dans le Détroit, clé de sa stratégie politique, seront placées sous surveillance. De même, la situation de l’économie mondiale pourrait gêner ses projets de rééquilibrer les niveaux de vie et les salaires.