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Les affres du Gaokao. L’université entre réformes et tradition

Réformes en cours. L’élitisme a la vie dure.

Il n’empêche que le système universitaire chinois est l’objet de réformes en profondeur visant, d’une part, à augmenter le nombre des universités de premier rang et à assouplir leur financement en injectant des capitaux privés sous certaines conditions et, d’autre part à modifier la course aux admissions. A cet effet certains établissements d’enseignement supérieur ont, à titre expérimental et pour l’instant à la marge, été autorisés à organiser leurs propres examens d’entrée selon de nouveaux critères, dont beaucoup sont démarqués de ceux des universités occidentales.

La montée en gamme qualitative s’est articulée autour de deux projets des années 90. Le projet 211 (100 universités pour le XXIe siècle) initié en 1993 qui regroupait 100 universités chinoises triées sur le volet, financées à la fois par des ressources centrales et locales et dont les domaines d’étude étaient orientés vers des matières en relation avec les besoins du développement de la Chine. L’autre projet, baptisé 985, lancé en mai 1998, d’où son nom, désignaient les établissements d’élite de classe internationale, limités à 10 puis à 39.

Ces deux initiatives reçurent profusion de fonds publics dédiés à la création de centres de recherche, à l’amélioration des infrastructures, à la tenue de conférences internationales avec, comme un des objectifs majeurs - dont il faut bien dire qu’il s’écarte de celui visant à relever le niveau moyen de l’enseignement supérieur -, de faire venir des professeurs associés étrangers de haut niveau et de faciliter la participation de professeurs chinois à des conférences à l’étranger.

Enfin, en 2003, fut lancé un projet pilote qui autorisa l’université Fudan et 21 autres établissements d’enseignement supérieur à sélectionner eux-mêmes 5% de leurs étudiants, par des examens qui introduisirent une épreuve orale, dont on perçoit quelques dérives à la fois élitistes et politiques, contre lesquelles mettait précisément en garde Jiang Xueqin cité plus haut.

En effet, un commentaire de Qin Shaode, de l’université Fudan, qui prône les examens oraux battant en brèche l’anonymat, un des garants de l’équité selon Jiang Xueqin, dévoile une vision confucéenne politique et morale de l’enseignement : « Le but ultime de l’enseignement est de façonner une personnalité saine de corps et d’esprit, avec un sens de la responsabilité sociale, possédant de solides compétences académiques, une bonne capacité de réflexion et un certain sens patriotique ».

Il n’est pas certain que cette vision enchassée dans la tradition d’harmonie sociale qui prône la loyauté au prince, dans un pays où le Parti se confond avec l’Etat, garantisse la liberté d’esprit et de parole, propice à la créativité.


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